Des chaussures dans le vent

Après avoir passé au crible les tendances vestimentaires des beaux jours, il est temps de s'attaquer à ce qui fait littéralement vibrer le coeur des femmes (et celui des hommes, mais pour des raisons différentes): les chaussures. Dans quels modèles faudra-t-il absolument nous glisser? Voici les grandes tendances à côté desquelles il ne faudra pas passer.

«Avant toute chose, je dirai que la grande nouveauté, c'est le retour du confort: les modèles plats, ouverts ou non, et les plateformes, ces sandales à talons compensés», dit le styliste Yso. «Ils sont si pratiques à porter!»

«En corde et en toile jute, c'est le hit annoncé de la saison, inspiré des années 70», ajoute Kate Watt, acheteuse senior chez Browns. À porter avec la fameuse maxi robe aux imprimés floraux, ou un jean taille haute et «pat d'eph».

Ce printemps, vous l'aurez compris, rien ni personne ne pourra échapper à la grande vague rétro très années 1970. Autres incontournables de la saison: le mocassin très glamour à la Audrey Hepburn, mais aussi les derbies, les «flip flop» en plastique, ou encore les ballerines, vues l'été dernier et promises encore à un vrai succès», précise notre acheteuse de chez Browns.

C'est certainement aussi l'effet Black Swan - du nom du film mettant en vedette Natalie Portman - qui laisse présager un engouement persistant pour ces modèles plats et archi féminins, pastels ou très colorés, comme chez Pretty Ballerinas.

Pour la petite histoire, la marque espagnole a choisi Montréal, il y a deux ans, pour faire ses premiers pas au Canada. Drôle de choix? «Oui et non, c'est en tout cas un vrai succès! Et comme elles sont pratiques à glisser dans un sac, on peut les emporter tout le temps avec soi et les chausser au moment opportun», explique Nicholas Martire, président de Pretty Ballerinas en Amérique du Nord.

«Du fait du climat, les Québécoises savent que l'on peut être très sexy avec des chaussures plates!» Qui a dit que la féminité se mesurait à la simple hauteur de nos talons? C'est faux, même s'il est prouvé que plus la chaussure est haute, plus le galbe de nos jambes est sublimé.

L'idéal, c'est de combiner plat et haut. «Les compensées dénudant les pieds en début de soirée», suggère Yso, avec un brin de frivolité dans la voix, «et le plat pour rentrer chez soi aux heures avancées de la nuit».

Attention, on oublie les spartiates qui grimpent très haut le long des mollets, vues et revues les étés précédents, les sandales avec leurs multiples clous et incrustations trop tape-à-l'oeil, tout cela est fini et pour l'heure enterré.

«L'heure est au naturel et à la simplicité», souligne Penny Shuster, présidente de La Canadienne, fameuse marque de chaussures montréalaise. Ceci expliquant cela, les nuances dites naturelles, les beiges comme les blancs cassés, poursuivent sur leur lancée du printemps dernier.

Également calquées sur les tendances mode du prêt-à-porter, les couleurs vives telles que les orangés, les rouges auront également la cote, sans oublier les pastels, les détails floraux, les tissus hippies ethniques et, encore et toujours, les imprimés léopard.

Quant au blanc, parfaite teinte de saison, on ne pourra y échapper.

Au rayon des matières, «le cuir bien sûr est encore présent, tressé, tendance reptile, pailleté, scintillant... mais également la toile, le liège, la corde», résume Penny Shuster de La Canadienne.

Et pour terminer sur une note verte, la palme de la chaussure la plus écolo revient à la marque californienne Simple Shoes, très bien implantée à Montréal, dont les semelles sont biodégradables en 20 ans, contre 1000 ans, en temps normal.

Chose certaine: vos arrières-arrières-petites-filles ne risqueront pas d'en hériter!