Julien Fournié, nouvel invité dans le calendrier officiel de la couture, a créé la surprise mardi soir avec un défilé haut en couleurs et disco jusqu'au bout des ongles, dont tous les mannequins étaient noirs.

Le Cran a d'ailleurs salué dans un communiqué ce choix du couturier, pour ce défilé intitulé «Premières couleurs». Sur la bande-son de la série «Wonderwoman», les modèles ont présenté d'incroyables maillots ou corsets colorés -- jaune, violet, fuchsia, vert ou or. Zippés devant et derrière, les hanches parfois exagérées, ils se portent sur d'amples pantalons ou de jupes longues ouvertes, mais aussi sous de vaporeux chemisiers transparents. Plusieurs pièces marquantes, comme cette minirobe en dégradés de plumes d'autruche orange, rose et rouge, ou ce justaucorps en cuir fait d'une multitude de bandes multicolores aux motifs géométriques.

La sobriété d'Adeline André

Changement de rythme chez Adeline André, qui défile depuis longtemps en couture et aime prendre son temps. Sur «In a silent way» de Miles Davis, une trentaine de modèles, de tous âges et aux physiques différents, dont la moitié d'hommes, présentent des vestes élégantes unisexes, sans bouton et dans lesquelles il faut s'enrouler. Chaque fois, une femme apparaît dans une robe apparemment simple, mais au tomber et à la couleur saisissante. Elle attend au fond de la salle que le suivant, un homme, défile. Il se défait ensuite de sa veste pour la passer à sa partenaire.

Givenchy au Japon

Riccardo Tisci s'est inspiré du Japon, notamment de ses robots, mais aussi de la grue, qui symbolise la chance, pour cette collection couture présentée en toute intimité dans un salon parisien. Seuls deux modèles circulent de pièce en pièce, les autres pièces sont montrées sur mannequin. Plusieurs robes, dont une a nécessité 4000 heures de travail dans les ateliers, sont réalisées en fines lanières de cuir blanc, prolongées de plumes d'autruche et de tulle, avec des dos colorés et plus graphiques, comme un robot. Dans une autre pièce, des dégradés de jaune pâle comme un vitrail sur la jupe d'une robe en organza et mousseline, dont le col et les emmanchures sont faits de zips, un détail récurrent dans le travail du couturier. Deux têtes de grues se croisent sur le ventre de la robe, tandis que leurs ailes se déploient sur le bas du dos. Enfin, deux robes lilas, avec quelques touches de pistache, sont brodées de perles recouvertes de mousseline et ensuite découpées pour leur donner un aspect brut, comme du corail.



Photo: AFP

Riccardo Tisci s'est inspiré du Japon pour cette collection couture présentée en toute intimité dans un salon parisien.

Le jardin d'Éden de Georges Chakra

Le couturier libanais, qui défile en dehors du calendrier officiel, s'est inspiré d'une nature luxuriante avec des robes sculptées, courtes et longues, aux décolletés souvent asymétriques.

Des verts et des bleus aquatiques en mode sirène côtoient des modèles couleur pêche, abricot ou melon, parfois ornés de larges paillettes de plastique blanc ressemblant à des branches de palmiers.

Des soies aux imprimés de fleurs et des transparences de tulle s'allient à des plumes d'autruche rasées et des volants d'organza sur une épaule ou sur le côté de la robe, comme ce bustier bleu aux volants blancs et gris. «C'est une collection d'inspiration végétale, en référence à une nature un peu idéalisée, celle qu'on a dans la tête», a-t-il expliqué à l'AFP.

Photo: AFP

Le jardin d'Éden de Georges Chakra