Au cours des derniers jours, la planète mode avait les yeux rivés sur Milan, où ont défilé les premières collections masculines automne-hiver 2011-2012. En tout, 39 défilés ont été présentés, globalement assez sages et parfois décevants, au cours desquels de nombreuses nouvelles pistes ont néanmoins été explorées. Alors, messieurs, serez-vous plutôt chic à l'anglaise, glamour rock ou sagement excentriques? Retour sur les temps forts de cette semaine.

Chic à l'anglaise

Depuis la disparition du créateur Alexander McQueen, Sarah Burton relève le défi de la marque avec brio en proposant des silhouettes au chic impeccable, tout droit sorties d'un roman d'Oscar Wilde ou d'une garnison napoléonienne.

Il suffit de regarder ces sublimes manteaux au col (de fourrure ou non) surdimensionné et relevé très haut sur la nuque.

Quant aux pantalons aux coupes droites, ils s'arrêtent légèrement au-dessus de la cheville, laissant voir des souliers aux détails «rock».

En point d'orgue de ce défilé beau sous toutes les coutures, un magistral poncho, idéal pour la pluie.

So british, n'est-ce pas?

 

 

Photo: AFP

Dsquared2

Du côté de Vivienne Westwood, «il y a du mariage royal dans l'air», en évidente référence à l'union, en avril prochain, du prince William et de sa dulcinée Kate Middleton.

Plus sage qu'à son habitude, la créatrice londonienne excelle aussi dans les coupes plus formelles et offre une garde-robe faite de complets très «étudiants anglais», se permettant ici et là quelques folies comme l'association étonnante d'un pull aux imprimés rose fuchsia et d'un pantalon à carreaux. Être chic ne signifie pas être trop sage.

Glamour rock

La silhouette proposée par la maison de couture Z Zegna - carrure large, taille descendue sur pantalon à pli et bas resserré - est un vrai moment de mode au coeur de ces défilés très inégaux. Tous les essentiels de la garde-robe masculine y sont magnifiquement revisités, et le plus souvent réversibles: côté pile, cachemire, côté face, cuir.

Photo: AP

Vivienne Westwood

Fidèle à ses principes fondateurs, Neil Barrett aime dévoiler ou laisser imaginer le corps de ses congénères.

Rien d'étonnant à ce que le créateur anglais revisite le fameux pantalon slim, à porter comme une seconde peau, en version néoprène avec des découpes ergonomiques.

Pour les hauts, il semble inspiré par le patrimoine familial - son père et son grand-père étaient tailleurs pour l'armée. Il en résulte des parkas et cabans magnifiquement coupés et ajustés.

Sans oublier ses vestons de complet aux dégradés de gris dérivant jusqu'au noir, tout simplement chic.

Chez Gucci, la veste de costume est hyper cintrée, alors que le pantalon s'évase vers le bas pour tomber sur une bottine ou un mocassin. Un brin rétro.

Pour le soir, veston en velours noir et chaussures vernies semblent être la panoplie rêvée d'un «nouveau dandy» au coeur de rocker.

 

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Neil Barrett

Donatella Versace oblique, elle, vers une option plus New Wave avec beaucoup de noir, du cuir (décliné en pantalons, vestes, blousons et perfectos), ainsi que des chaussures au bout pointu. Attention, ça va faire mal.

Sagement excentrique

La mode ne sera pas si sage, si l'on en croit Umit Benan, jeune créateur turc qui apparaît comme l'empêcheur de tourner en rond de cette semaine de la mode. Imaginez un homme d'affaires que l'on croirait sorti du film American Psycho, très homme d'affaires le jour qui, le soir venu, troquerait son costume trois-pièces pour... un legging rouge et un blazer bleu marine. Choc des cultures? À vous d'en juger. Mais ce n'est pas tout, puisqu'il revisite même la fameuse jupe pour homme d'un certain Jean-Paul Gaultier et en fait une proposition étonnante: le tailleur-jupe aux genoux à porter tous poils dehors. Pour le moins surprenant.

Chez D&G, la deuxième collection de Dolce&Gabbana, les références pop sont nombreuses, des couleurs (rose bonbon, jaune citron...) aux imprimés Mickey ou Coca-Cola. On nage en pleine chromathérapie! Sans oublier les pantalons qui prendraient presque des allures de sarouel.

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D&G

Etro a placé sa collection sous le signe de la vache - sacrée, apparemment. Partout, des empiècements du fameux ruminant ponctuent cette collection également dominée par les vestes tyroliennes.

Autre mariage des genres, la collection des Canadiens de Dsquared2 revoit le mythe du pionnier, un peu grunge, vêtu pour l'occasion de petites vestes enfilées sous des gilets corsets, des blousons à empiècements cuir, des canadiennes. Au diable la frilosité!



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Etro