Moins de deux mois après la fermeture de ses boutiques, Andy Thê-Anh revient dans le monde du prêt-à-porter pour une association plutôt inattendue. Le designer québécois devient chef designer de Lolë, enseigne de vêtements d'allure sportive faits au Québec, a-t-on appris hier.

«Après mes aventures, j'ai eu besoin de faire quelque chose de nouveau», dit Andy Thê-Anh. Le designer, qui avait lancé en 2005 sa propre marque, a en effet vu en décembre son actionnaire majoritaire fermer ses boutiques montréalaises et torontoises. Une déception pour Andy Thê-Anh, qui n'a toutefois pas caché son envie de revenir dans le monde de la mode.

Le mariage surprendra sans doute ceux habitués de voir les créations d'Andy Thê-Anh sur les tapis rouges du Québec et les podiums de Montréal et Toronto. Connu pour ses designs ultraféminins et ses coupes impeccables, le designer espère pouvoir insuffler plus de féminité dans les créations de Lolë, marque de vêtements de loisirs vendue au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Asie.

«Je crois que c'est ce qui est le fun, dit-il. Après avoir eu ma propre marque, j'ai eu envie de faire autre chose, dans un domaine que je connais moins, avec une vision que je peux pousser plus loin. Mais la base est la même: ce sont les mêmes femmes que j'habille maintenant pour aller au gym et le week-end. Et dans le plan de ma dernière collection, j'avais prévu une collection de ce genre. On dirait que c'est une évolution naturelle.»

Contrairement aux associations entre l'enseigne H&M et des grands designers (Lanvin, Stella McCartney ou Sonia Rykiel) ou, plus près de chez nous, de Bedo avec Denis Gagnon, l'alliance de Lolë et Andy Thê-Anh n'est pas ponctuelle. Avec Thê-Anh dans son équipe, la marque québécoise espère donner à ses collections une plus grande touche de mode.

«Chez Lolë, on a toujours intégré la mode à la technicité du vêtement. On a toujours voulu apporter un élément mode et le nom d'Andy Thê-Anh s'est imposé de lui-même. Il va sûrement innover du côté du stylisme et peut-être introduire des nouveautés dans les matières», explique Nathalie Binda, vice-présidente du marketing de Lolë.

La cliente de Lolë n'est pas si différente de celle d'Andy Thê-Anh, dit Mme Binda: ce sont des femmes qui ont à coeur leur mieux-être dans leur vie quotidienne. Un message qui devrait séduire des consommatrices en Europe où Lolë s'implante petit à petit, d'abord en Suisse et en France.

Si le designer n'exclut pas de revenir sous son nom au prêt-à-porter, il espère avant tout profiter de cette nouvelle occasion pour apprendre à travailler pour une enseigne internationale. «Le prêt-à-porter est toujours dans ma tête et, oui, j'ai eu envie de me relancer dès le lendemain de la fermeture de mes boutiques, mais ç'aurait été dans le même moule, et ça n'a pas marché. Aujourd'hui, il faut avoir une vision plus large du prêt-à-porter, comme Lolë. On ne peut plus fonctionner en faisant des petits trucs chez nous «, croit-il.