Après Londres et en attendant Paris, la semaine de la mode milanaise consacrée au prêt-à-porter féminin printemps/été 2011 qui s'ouvre mercredi, se présente sous un nouveau format avec, pour la première fois, tous les défilés concentrés en centre ville et déployés sur six jours.

Pour cette nouvelle édition de Milano Moda, programmée jusqu'au mardi 28 septembre avec 78 défilés, la Chambre de la mode italienne a révolutionné un calendrier, qui était de plus en plus décrié.

Les grandes griffes avaient pris l'habitude de se concentrer sur trois journées centrales très intenses afin de permettre à l'influente rédactrice en chef du Vogue américain Anna Wintour de réduire au minimum son séjour milanais, au grand dam des petites maisons laissées de côté.

«Les gens n'en pouvaient plus de ce programme irrationnel. Il y a eu une réaction face à un ras-le-bol généralisé et, pour la première fois, nous sommes parvenus à réunir autour d'une table tous les stylistes, y compris les trois maisons qui ne sont pas inscrites à notre association; Armani, Dolce& Gabbana et Marni. Ensemble, nous avons défini une semaine plus équilibrée», explique Mario Boselli, le président de la Chambre de la mode.

Les grands noms ont été répartis équitablement sur six jours forts. Gucci ouvrira le bal mercredi, suivi le 23 par Fendi et Prada, le 24 par Moschino, Gianfranco Ferrè et Versace, le 25 par Bottega Veneta et Emporio Armani, le 26 par Dolce & Gabbana et Salvatore Ferragamo, tandis que Roberto Cavalli et Giorgio Armani défileront le 27.

Histoire de redorer le blason de la mode milanaise, la Chambre de la mode a procédé par ailleurs à une sélection plus rigoureuse des maisons en évinçant des podiums les marques de lingerie, balnéaire et autres labels pour formes généreuses. Non sans susciter quelques polémiques.

Dans ce nouveau contexte, Dolce&Gabbana figurent ainsi à nouveau dans le calendrier officiel qu'ils avaient quitté il y a huit ans. D'autres, en revanche, ont été tout simplement priés de se retirer.

«Cela a été une décision difficile mais nécessaire, certaines marques n'étant pas en ligne avec ce que doit être une semaine de prêt-à-porter. Nous avons voulu exalter les valeurs de la créativité pour réaffirmer le rôle de Milan dans le monde», souligne Mario Boselli.

Parmi les grands exclus, la marque spécialisée dans les tailles fortes Elena Mirò, qui ouvrait traditionnellement la semaine de la mode depuis 2005.

Elle défilera mercredi en dehors du calendrier officiel et lance, en riposte à son exclusion, «le premier casting international pour les tailles 40 et plus».

Autre révolution pour la «fashion week» milanaise, l'abandon définitif du site de la Foire de Milan, trop excentrée, qui accueillait une bonne partie des défilés.

La Chambre de la mode a préféré opter pour une organisation plus souple et efficace, concentrée au coeur de la ville, autour de quatre édifices historiques situés à une dizaines de mètres l'un de l'autre, non loin de la cathédrale de Milan. Pour faciliter ultérieurement les déplacements, un service gratuit de vélos sera mis à disposition.

Enfin, quatre écrans géants seront installés dans les points névralgiques de la ville afin de permettre aux Milanais de suivre les défilés en direct. Certains seront même visibles en direct sur Internet.