L'homme Lanvin est un grand voyageur attaché à sa singularité, qui choisit des vêtements fluides, pratiques dans lesquels il peut aussi sortir le soir ou rencontrer ses futurs beaux-parents pour la première fois, ont expliqué à l'AFP ses créateurs à l'issue du défilé dimanche.

Costumes aux coutures surlignées qui s'enroulent autour du corps et d'autres ultra-fluides et froissés, pulls ultra-fins noués largement autour de la taille, parkas à capuches et sandales de randonnée en python ou en lézard: cet homme caméléon, très urbain, a tour à tour des allures de coursier à vélo branché, d'entrepreneur des nouvelles technologies ou de voyageur tropical.Le défilé, au dernier jour de la saison pour le printemps-été 2011 qui en a compté 47, a été l'un des plus applaudis, avec notamment le Belge Raf Simons.

«Il n'y a pas qu'un seul homme dans cette collection. Chacun a des désirs différents et personne n'a envie de voir son clone dans la rue dans six mois», a souligné Alber Elbaz, directeur artistique de la maison, à l'issue du défilé.

Cette saison, «nous n'avons pas produit un seul smoking», souligne-t-il. «Les costumes sont finalement assez classiques. On peut les garder pour le soir ou même pour la première rencontre avec les parents de sa fiancée, sans problème», ajoute-t-il avec conviction.

Véritable «antithèse de la paresse» selon lui, la collection a nécessité un «énorme travail de superpositions de couleurs, de textures, d'imprimés».

«On s'est concentré sur l'idée du mouvement, de coupes aérodynamiques, en ne gardant rien de linéaire», explique son responsable créatif, le styliste néerlandais Lucas Ossendrijver.

Plusieurs mannequins portaient également de volumineux bijoux, en bois et en matières naturelles. «On a beaucoup débattu à ce sujet, on s'est demandé si cela ne ferait pas trop féminin ou vulgaire. Finalement, on s'est dit que si les femmes portaient des pantalons, les hommes pouvaient bien porter des bijoux», plaisante M. Elbaz.

«Les hommes aussi doivent se libérer», ajoute-t-il d'un sourire malicieux.