Le slow fait de plus en plus son chemin dans le milieu de la mode. Il se traduit par un rythme de consommation modéré, axé sur la qualité plutôt que la quantité. La slow fashion privilégie également l'achat local, la réduction de notre empreinte écologique et la préservation des métiers et techniques traditionnels.

Ce mouvement assez récent, dont l'Angleterre est le chef de file, est né en réaction à la fast fashion. Sous prétexte de démocratiser la mode, des grandes chaînes comme H&M, Zara, Target, Topshop et bien d'autres recopient à une vitesse folle les looks des défilés.

«Les confectionneurs de prêt-à-porter du Sentier, à Paris, savent produire dans leurs ateliers des modèles nouveaux en quelques jours. Quand la collection d'un grand styliste sort, ils peuvent fabriquer dans la semaine une robe qui s'en inspire et la mettre en vente en quelques jours. Le délai de conception et de livraison est comprimé au maximum; vendre est urgent», écrit Jean-Louis Servan-Schreiber, dans son nouveau livre, Trop vite!, paru il y a quelques semaines.

«Aujourd'hui, dans les entreprises de prêt-à-porter qui marchent à peu près bien, on est sur des saisons qui durent six semaines, contre six mois il y a 25 ans», déclare pour sa part l'analyste français Robert Rochefort, cité par Servan-Schreiber.

La mode étant par définition éphémère, le vêtement bas de gamme a tendance à l'être tout autant. Les impacts humain et environnemental de la fast fashion et de la surproduction qui en résulte sont de plus en plus matière à réflexion.

La mode slow, en revanche, se veut moins à la merci des tendances de l'heure. Classique, durable, intemporelle, elle transcende les modes à la faveur d'un style plus personnel.

En portant la même robe pendant un an, en la réinventant au gré d'accessoires, Sheena Matheiken (Theuniformproject.com) a incarné ce questionnement.

Au Royaume-Uni, une entreprise comme Makepiece incarne la mode slow. Tous ses vêtements sont produits localement. On va même jusqu'à élever les moutons dont la laine servira à faire les tricots. Chez nous, Ça va de soi, Harricana, Myco Anna et OÖM Ethikwear sont de bons exemples de sociétés pour lesquelles l'intégrité du processus de production est aussi importante que la qualité et l'esthétique du vêtement.

 

Comment acheter slow cet été?

Choisir l'option «Shop local» (magasiner localement) sur le site Etsy.com, la Mecque du fait main.

> Faire la tournée des vide-dressings sur l'internet (coindressing.com et videdressingquebec.blogspot.com), pour dénicher à petit prix des trésors dont quelqu'un ne veut plus.

> Acheter des lunettes soleil vintage aux boutiques Three Monkeys, Les Étoffes ou Général 54. C'est du recyclage et, bien que ça n'ait aucune importance (hu-hum...), c'est terriblement in!

> N'acheter rien du tout!