Les mannequins du défilé Elena Miro, des femmes rondes, sensuelles et surtout «réelles», insiste la maison, ont ouvert mercredi à Milan la saison des défilés de prêt-à-porter féminin pour l'hiver prochain.

De simples robes noires ou de couleur sombre unies, pour affiner la silhouette. Mais aussi des pantalons stretch beige satiné qui n'ont pas peur de mettre en valeur de solides chutes de reins ou une veste en laine crème au décolleté plongeant: ces vêtements sont conçus «pour aider à donner confiance aux vraies femmes, pour qu'elles fassent la paix» avec leur corps, explique à l'AFP Elena Miroglio, à la tête de la marque italienne.Depuis quatre ans, la marque ouvre régulièrement le calendrier des défilés, à la suite d'une polémique suscitée par le décès d'un mannequin brésilien en raison de son anorexie, fin 2006. À cette époque, les magazines véhiculaient une image de mode «junkie chic» avec des modèles maigres, les yeux cernés et l'air hagard.

Selon les nouvelles règles en vigueur en Italie, les filles de moins de 16 ans n'ont plus le droit de défiler et les mannequins doivent présenter des certificats indiquant qu'elles ne souffrent pas de déséquilibres alimentaires.

«Les raisons de l'anorexie sont bien plus profondes», affirme Elena Miroglio, 39 ans. «Mais les stylistes doivent être capables de présenter un genre différent de beauté, aussi bien en termes de marketing que dans les médias».

La taille moyenne de la marque est le 46, la plus petite étant un 42, explique-t-elle.

Elena Miro, qui fête ses 25 ans de «révolution ronde» cette année, avait lancé une campagne de pub en 1997 au slogan «Adieu les maigres» pour répondre au monde de la mode, coupable à ses yeux de «délaisser les femmes aux formes méditerranéennes», rappelle un communiqué.

Les défilés à Milan se poursuivent jeudi avec notamment Fendi et Prada.