L'équipementier japonais Asics lance une nouvelle collection de chaussures de sport pour femmes, conçue et fabriquée exclusivement par des femmes, dans une entreprise dominée par les hommes.

Fatiguée d'enfiler des chaussures mal adaptées, ou disponibles dans un nombre limité de tailles, de matières ou de coloris, Vanessa Asell est arrivée à la conclusion qu'il y avait trop d'hommes impliqués dans le processus de conception et de fabrication des chaussures pour femmes.

«Je ne suis pas féministe, mais je voulais que le projet entier soit fait par des femmes, pour des femmes», déclare Vanessa Asell, qui est née en Suède. «Ce devait être une ligne qui soit conçue par des personnes qui la porteraient.» Et d'ajouter: «J'ai l'impression que partout ailleurs, ce sont des hommes qui dirigent lorsqu'un produit est développé, et ce n'est pas ce que je voulais.»

Le Japon a le plus fort taux de blessures aux pieds liées à la mauvaise conception des chaussures, dans le monde industrialisé.

Le travail sur cette collection a commencé en juillet 2008. Le résultat, des baskets-ballerines, doit sortir en mars au Japon et à Taïwan. Asics ayant récemment ouvert de grandes boutiques à Londres et à New York, les conceptrices espèrent que la ligne sera rapidement disponible sur ces marchés.

Les chaussures sont disponibles en deux modèles, qui empruntent leur nom à des stations du métro parisien. Les baskets Châtelet, en tissu, existent en trois couleurs, blanc, bleu et jaune franc. Elles coûtent 6.090 yens (49,30€). Le modèle Plaisance, en tissu à fleurs de style Liberty, est un peu plus chic, pour une femme légèrement plus âgée. Il coûte 6.615 yens (53,55€).

Vanessa Asell explique que l'équipe de design souhaitait créer quelque chose pour une femme de 25 à 40 ans, urbaine, qui travaille, et s'arrête une ou deux stations avant chez elle pour finir son trajet à pied. Cette femme préfère ne pas porter de talons au travail, mais se soucie de mode, d'élégance et d'apparence.

L'équipe de design a aussi pensé à une femme qui réfléchit, avec des messages cachés à l'intérieur de la paire. La chaussure gauche demande «où voulez-vous aller», et la droite propose plusieurs réponses en quatre langues, de «Paris» à «chez moi» en passant par des réponses plus philosophiques sur le chemin de la vie.

«Je voulais créer une chaussure qui vous rende heureuse lorsque vous la voyez vous attendre dans l'entrée, un lundi matin, une chaussure qui vous demande où vous voulez vraiment aller», conclut Vanessa Asell.