Le créateur français Julien Fournié, récent lauréat du Grand Prix de la Création de la Ville de Paris, en a assez des pièces «trop masculines» et «trop agressives»: «Nous devons retrouver la vulnérabilité et la fragilité des femmes», déclare-t-il à Relaxnews.

Dans le droit fil des visions romantiques du prêt-à-porter pour le printemps, un mouvement de balancier logique après les allures rock et «femme de pouvoir» des saisons passées, Julien Fournié a utilisé des tissus comme de la soie laquée pour renforcer la féminité de ses modèles.

«La guerre des sexes appartient au passé», estime-t-il, installé dans son atelier parisien, en pleine préparation de son défilé de haute couture. Si la mode doit «émanciper les femmes» selon Julien Fournié, le créateur souhaite réinjecter de la douceur et du naturel dans les vêtements modernes.

«Premières pièces» est la deuxième collection haute couture que Julien Fournié présente sous son nom, après avoir travaillé chez Torrente et Claude Montana notamment.

Son ode à la féminité se traduit par des blouses transparentes et fluides, des pantalons et des robes grises, chair ou taupe, souvent en dégradé, parfois peints à la main de motifs floraux, le tout inspiré d'un «sentiment nostalgique de fin d'été en Provence».

Le clou de la collection est une précieuse robe du soir toute en transparences, ornée de plumes signées Lemarié, accompagnée, comme le reste des pièces, de chaussures de l'Italien Giovanni Monte.

La féminité, le retour à la nature et le nouveau romantisme ont été des tendances clés des présentations de prêt-à-porter l'automne dernier, pour les collections printemps-été.

Même si Julien Fournié affirme que «la haute couture n'est pas influencée par les tendances», sa collection présente également l'une des lames de fond de l'époque, lancée notamment par des créateurs comme Marios Schwab, et visible lors des défilés masculins de Milan par exemple: les références anatomiques.

Julien Fournié, qui a suivi des études de médecine avant d'opter pour la mode, déclare qu'il est «obsédé par la peau». Il a créé des «fenêtres sur le corps humain» dans de nombreuses pièces, comme une robe qui s'ouvre dans le dos, ou des couches de tissu transparent qui se révèlent lorsque la personne qui porte le vêtement commence à marcher. «Il n'y a pas de tabou dans la haute couture», affirme le créateur, qui conseille: «portez-la comme si c'était un jean».

Julien Fournié présente sa collection haute couture le 26 janvier à 17h, Passage du Désir à Paris.