Jean Paul Gautier a fait monter jeudi ses modèles masculins sur le ring, balafrés comme au cinéma, en gants de boxe et peignoirs soyeux à capuches, une façon de montrer sa «combativité face à l'ennui, à la morosité ambiante», a-t-il expliqué en coulisses.

Le couturier, maquillé lui aussi comme un boxeur blessé, a voulu montrer une «façon de porter des vêtements de manière désinvolte et amusante», pari réussi pendant cette première journée plutôt sage des défilés de la mode masculine pour l'hiver prochain.

Evoquant le contexte de crise, il a affirmé que «le monde entier est en difficulté, pas seulement la mode, qui vit un peu en autarcie: seuls les gens de la mode achètent de la mode. Alors la crise permet de trouver des combines, des solutions», a-t-il déclaré, toujours énergique et optimiste.

Sur le ring, installé au centre de l'immense salle de réception de la maison Gaultier, deux femmes en short brillant et haut couleur chair donnant l'illusion de tatouages ont pratiqué la boxe française en présence d'un arbitre en noir, avec serviette blanche autour du cou.

Pendant le défilé, «vous avez remarqué que les hommes se pavanaient pendant que les femmes allaient au front!», s'amuse le couturier, pour qui les femmes ont «souvent plus d'énergie» quand «les hommes s'enfuient, un peu lâches».

La bande son a mélangé bruitages de salle de boxe, avec des athlètes sautant à la corde ou portant des coups, Edith Piaf («Laissez le moi encore un peu...) et des archives sonores de combats de Cassius Clay.

Le chanteur américain Chris Brown, qui revenait des défilés homme à Milan, a expliqué à l'AFP qu'il «tenait beaucoup à être présent» pour Gaultier, sans vouloir dévoiler quelles autres collections il prévoyait de voir.

Gaultier a présenté beaucoup de couleurs sombres, des chaussons de boxeur montants et moulant le pied, quelques bermudas-jupettes plissés et des manteaux interminables, kaki ou aubergine.