La marque de mode italienne Versace se retire du marché japonais, près de 30 ans après son arrivée dans la 2e économie mondiale. La liquidation des trois boutiques de la marque (Tokyo, Osaka, Chiba) sera achevée d'ici la fin de l'année.

Versace se dit victime de la baisse de la consommation, en particulier dans le secteur du luxe.

Les amateurs ne doivent pas trop s'inquiéter: Versace espère revenir au Japon dans peu de temps. «Les boutiques Versace au Japon ne représentent plus l'image de la marque et il a été décidé que ce serait plus avantageux pour l'entreprise de fermer et de repartir de zéro», a déclaré Federico Steiner, porte-parole externe de Versace, dans un communiqué repris par Bloomberg.

Les lignes de téléphone des trois boutiques ont été coupées.

Versace n'est pas la première marque de luxe à repenser sa stratégie au Japon. En décembre, le groupe LVMH avait annoncé l'annulation de son projet de bâtiment de douze étages dans le quartier de Ginza, à Tokyo. À l'inverse, les chaînes bon marché H&M et Uniqlo se sont développées dans cette zone.

Le marché des biens de luxe à l'importation s'est contracté de 10% en 2008 par rapport à 2007, selon l'institut de recherches Yano. Le chiffre de 1.060 milliards de yens (8,1 milliards d'euros) de ventes devrait décliner, pour passer à 992,7 milliards de yens (7,6 milliards d'euros) cette année. À son apogée, ce marché valait 1.900 milliards de yens (14,6 milliards d'euros).

Les analystes prédisent de beaux jours à la tendance du «chic pas cher», en particulier chez les jeunes. L'amour des Japonais pour les marques devrait rester affaibli pendant tout le temps que dure la crise économique, c'est-à-dire longtemps, a prédit Martin Schulz, économiste à l'institut de recherches Fujitsu.