Le «people» a pris le pas sur la mode dimanche lors du défilé Ungaro de prêt-à-porter féminin pour l'été prochain, avec la première collection co-signée par la starlette américaine Lindsay Lohan, destinée aux jet-setteuses de la jeunesse dorée.

Annoncée début septembre, la collaboration inédite entre une styliste, l'Espagnole Estrella Archs, et une starlette, nommée «conseillère artistique», est une nouvelle tentative de donner un coup de fouet à la maison Ungaro qui a connu ces dernières années une valse de créateurs sans parvenir à relancer les ventes.

Avec cette collection riche en micro-robes au ras des fesses et en paillettes, le tandem Estrella Archs-Lindsay Lohan chasse sur les même terres que le styliste Christophe Decarnin chez Balmain, mais sans l'aspect lacéré et déchiqueté.

Ouvert sur une micro-robe drapée fuchsia sur fond rose, le défilé s'est poursuivi avec de nombreuses autres, avec des variations dans la couleur et les formes: version bustier, à manches longues, une épaule dénudée... Les mini-jupes ou blouses s'impriment aussi de coeurs rouges.

On imagine ces night-clubbeuses, vacillant sur leurs hautes sandales, se réchauffer au petit matin dans leur boléro noir moiré ou leur veste noire brodée d'un grand coeur en paillettes.

Estrella Archs, la brune, et Lindsay Lohan, la blonde, ont salué la main dans la main à la fin du défilé.

Les traditionnelles photos et interviews en coulisses se sont déroulées dans une cohue monstre, une fois le cordon de sécurité enfoncé par des dizaines de photographes et camaramen.

D'une voix cassée, Lindsay Lohan a déclaré avec enthousiasme aux journalistes agglutinés près d'elle: «I love fashion !» (j'adore la mode). Elle a estimé que la collection était «très libre et très féminine en même temps».

Interrogée sur le côté scandaleux de sa vie, la starlette, plus connue pour ses démêlés avec la justice que pour sa carrière d'actrice, a fait mine de ne pas comprendre la question.

De son côté, Karl Lagerfeld a proposé une collection très dynamique et graphique, comme toujours en noir et blanc, avec de nombreux shorts d'une confortable ampleur assortis de courtes vestes dessinant les épaules et aux manches trois quarts.

Les courtes robes ont la taille fine, marquée par une ceinture, et des épaules nues ou rondes comme des coques, illuminées d'un entrelac d'applications argentées.

Des combi-shorts blancs ou en cuir corail invitent à la détente avec classe.

«C'est vraiment une silhouette graphique avec des épaules pas exagérées mais bien dessinées pour faire ressortir la finesse de la taille», a commenté Karl Lagerfeld.

Quant aux shorts, c'est «des shorts à la taille, pas des rocks pants ou des bermudas», réalisés dans un «piqué en trois dimensions» qui permet l'arrondi. «Le fait que le short décolle des jambes affine la jambe» alors que «le rock panty colle au cul: c'est pas très seyant et vite vulgaire», a-t-il ajouté.

Le Belge Dries Van Noten a séduit son public avec une collection chatoyante et sensuelle, qui fait la part belle à la soie déclinée en souples pantalons, robes drapées à motifs d'inspiration ethnique, chemises imprimées sous des vestes à rayures vives ou des paletots.

Les souples shorts à revers, les robes soyeuses à ceinture-foulard, les mélanges d'imprimés aux couleurs denses mais pas criardes, les brillances discrètes, les bijoux volumineux complètent ce vestiaire qui a été très applaudi.