C'est une femme libre et conquérante, n'hésitant pas à jouer sur les transparences et les superpositions pour laisser entrevoir plutôt que montrer, qui s'est dévoilée au cours de la semaine de la mode milanaise (23-29 septembre).

Pour dévoiler les corps sans les dénuder, les stylistes recourent au crêpe de Chine, à la mousseline et même au vinyle: Donatella Versace propose ainsi une micro-jupe ou une tunique en vinyle transparent qui laisse le devant de la scène aux sous-vêtements/maillot de bain.

L'exercice est poussé à son paroxysme lorsque les sous-vêtements prennent carrément le pouvoir et se portent par-dessus les vêtements pour devenir des «sur-vêtements»! Une tendance adoptée par Roberto Cavalli mais aussi DSquared.

Sensuel et flatteur pour la silhouette, le corset est très prisé pour l'été 2010: en cuir brut (Frankie Morello) ou satin couleur chair (Bottega Veneta), il se porte en top avec une jupe longue pour le cocktail ou en version plus décontractée avec short et petite veste.

C'est aussi le grand retour du boléro, en soie grise et sans ourlet porté au-dessus du nombril chez Prada, ou en coupe plus classique et tout noir à l'andalouse chez Dolce&Gabbana.

Au rayon couleurs, la tendance générale est plutôt aux teintes naturelles, douces sans être fades: ocre, chair, beige, mais aussi bien sûr les éternels blanc et noir. Une couleur fétiche: le bleu, qu'il soit cobalt, électrique ou de Chine.

Tous les créateurs s'autorisent en outre quelques couleurs fortes, notamment pour les robes du soir: rouge-sang chez Bottega Veneta, rose bonbon ou jaune citron chez Versace.

Accessoire de prédilection, l'écharpe/foulard en voile vaporeux se transforme même à l'occasion en traîne: ele emprisonne les seins chez Ferré et devient quasi-royale chez Fendi.

La ceinture n'est plus un accessoire et devient un vêtement à part entière dans de nombreuses collections, qu'elle soit en cuir, en raffia ou en soie. Chez Mariella Burani, elle s'élargit au point de devenir un quasi-bustier.

Pour les matières, le denim est présent dans toutes les collections, parfois en «total look» (Cavalli) mais la plupart du temps associé à d'autres matières: chez D&G, les créateurs milanais Domenico Dolce et Stefano Gabbana ont mis le jean dans tous ses états en le déchirant et en le retravaillant avec de la soie, bleue ou blanche selon l'humeur.

Côté chaussures, les mannequins sont perchées sur des talons vertigineux en plexiglas, bois ou métal, mais pour les allergiques, pas de panique, Dolce&Gabbana propose de petites ballerines en daim rouge.

C'est l'été, alors l'humeur est plutôt au romantisme et à l'atmosphère méditerranénne, ce qui explique sans doute la présence de nombreuses dentelles et franges qui contribuent elles aussi à ce jeu de transparence qui transparaît dans toutes les collections.

Quant aux références temporelles, elles sont un peu fifties pour la forme des robes du soir dignes de stars comme Ava Gardner (Bottega Veneta) ou les lunettes triangulaires (DSquared), et sixties pour les petites robes multicolores style Swinging London (Marni).

La Sicile et la Méditerranée sont par ailleurs à l'honneur chez Dolce&Gabbana, qui ont basé tous leurs modèles sur une réinterprétation des basiques et classiques de la garde-robe sicilienne.