On le savait depuis l'année dernière: les lunettes fumées d'abeille façon Kate Olsen sont passées de mode. Maintenant, on apprend que les lunettes rondes à la John Lennon vont les remplacer. L'ex-Beatle, qui fait vraiment les manchettes cette année (son célèbre bed-in de 1969 faisait l'objet d'une exposition au Musée des beaux-arts de Montréal ce printemps), en inspirera plusieurs sur les plages cet été.

Au début du mois de juin, le New York Times a énuméré les designers qui lancent des lunettes fumées rondes: Marc Jacobs, Proenza Schouler, Ralph Lauren. Même Urban Outfitters a cédé à la tendance.

 

«Ça commence», dit Stéphane Gosselin, de l'opticien Roger Gosselin, sur le boulevard Taschereau. «Chez les designers, les lunettes fumées rondes semblent bien lancées. Mais en général, le look rétro est fort, tout comme les montures surdimensionnées et les lunettes de style pilote.» Le problème, c'est que les petites lunettes rondes exigent des mâchoires fortes. Il a fallu les agrandir légèrement, et placer les branches en haut du centre du cercle, pour qu'elles puissent être portées par un plus grand nombre de personnes.

Cela fait 20 ans que les lunettes fumées rondes n'ont pas envahi les rues. Il s'agissait alors d'un renouveau John Lennon, une décennie après sa mort. Cette fois encore, Lennon est au coeur de l'affaire: en juillet 2007, l'une de ses paires de lunettes a atteint 1,5 million US aux enchères. Et le 30e anniversaire de son bed-in inspire les publicitaires, qui réutilisent son image en marketing. Le Rock&Roll Hall of Fame à Soho a affiché plusieurs images de Lennon avec ses petits cercles noirs partout dans la Grosse Pomme pour annoncer une exposition spéciale.

D'autres designers se réclament d'un photographe malien des années 50 et 60, Malick Sidibé, qui a été honoré à la Biennale de Venise en 2007. Il dotait ses modèles de lunettes rondes d'un aspect futuriste et vaguement cyborg. Proenza Schouler, le chic designer new-yorkais, explique que les lunettes fumées rondes sont «un hommage aux ouvriers du milieu du XXe siècle, avec leurs lunettes de protection rondes et leur figure tournée vers le soleil». Le lyrisme est assurément de mise sur les plages.