Le styliste belge Kris Van Assche continue à imprimer sa marque chez Dior Homme : il a présenté dimanche une collection de prêt-à-porter masculin pour l'été prochain qui achève de rompre avec le style rock et les silhouettes noires étriquées de son prédécesseur Hedi Slimane.

Sous la verrière du Carreau du temple (IIIe), plusieurs centaines d'invités dont Karl Lagerfeld sans éventail en dépit de la chaleur accablante, ont applaudi une collection qui dégage une impression de douceur et de légèreté.Les pantalons sont amples et fluides, les chemises transparentes se portent sur des superpositions de tee-shirts. Les vestes ont perdu leurs manches, coupées à cru, et protègent de longs débardeurs. Mêmes les vestes de costume se font parfois transparentes.

Les coupes sont nettes, précises, et les couleurs discrètes -noir, blanc, brun.

Le prédécesseur de Kris Van Assche, Hedi Slimane, un passionné de rock et d'art contemporain, avait été l'artisan d'une nouvelle silhouette masculine de Dior, noire et étroite, qui avait séduit aussi bien les hommes que de nombreuses femmes.

Kris Van Assche, qui lui a succédé en 2007, a aussi remplacé les mannequins androgynes et fluets de l'époque Slimane par des hommes plus musclés.

«J'ai trouvé ça très joli. En plus, on voyait, je suis un peu fatigué des défilés dans le noir», a commenté Karl Lagerfeld. «C'est très raffiné», a-t-il estimé.

Plusieurs dizaines de badauds massés sur le trottoir ont également suivi le défilé, une grande porte ayant été ouverte pour faire entrer les mannequins.

Chez Lanvin, le styliste hollandais Lucas Ossendrijver mise lui aussi sur la souplesse pour un vestiaire destiné non à des mannequins mais «aux hommes que nous connaissons, que nous aimons et que nous aimons habiller», selon le directeur artistique de la griffe, Alber Elbaz.Veste sans manche ou à col asymétrique, pantalon retourné sur les chevilles, parfois taillé dans le tissu utilisé pour les cravates, fines écharpes de dandys, joyeux manteau vert vif, short et blouson en cuir, pantalon chiffonné, cravates et visières composent une garde-robe qui veut «retourner dans la rue», explique les créateurs.

«C'est une collection anti-uniforme», ajoutent-ils. «Un jour je peux porter un costume plus classique, le lendemain un tee-shirt, il n'y a pas d'uniforme», explique Lucas Ossendrijver.

Le Sud-Coréen Songzio, qui présentait pour la première fois une collection à Paris, a fait la part belle aux pantalons et bermudas amples comme des sarouels, portés avec des hauts plus structurés, plus géométriques. Il a proposé aussi des combinaisons pantalons, des vestes épurées, sans revers ou aux manches coupées, des superpositions.

Le créateur, qui possède trois marques et une quarantaine de boutiques en Corée, a expliqué avoir voulu «une silhouette très souple, un peu large», un mélange d'Orient et d'Occident. Il a précisé s'être inspiré de costumes anciens coréens et d'un poisson de son pays aux yeux globuleux «à la nage très souple, très élégante».

 

Photo: AFP

Création de Lucas Ossendrijver.