Entre la panoplie de cowboy proposée par D&G et celle de campeur imaginée par DSquared, l'homme de l'été prochain pourra aussi opter pour une veste inspirée de la camisole de force signée Marithé+François Girbaud, le tout présenté mardi à la Fashion Week milanaise.

Sur une passerelle en terre poussiéreuse, Domenico Dolce et Stefano Gabbana lancent des cowboys en jeans déchirés, chemises à carreaux et bottes ornées d'éperons dentelés.Clair ou indigo, délavé ou troué, l'homme ne sort pas sans son denim et se permet même quelques fantaisies avec des clous dorés qui remontent le long des jambes fuselées ou dévalent les épaules d'une veste, en de riches arabesques.

Le cuir aussi est omniprésent, avec des chemises en peau très fine couleur tabac ou délicatement tie-and-dye, tout comme dans des bottes qui se portent avec tout, même une veste très formelle et un noeud papillon.

Giorgio Armani choisit l'orange pour illuminer sa ligne bis Emporio et décline le chaleureux pigment dans un blouson en daim, un gilet inspiré du crépon, un pull moulant à chevrons ou un étrange pendentif pompon très oriental.

Dans un gris ou un noir plus classiques, les pantalons - comme toujours fluidifiés à l'extrême - se boutonnent en biais et sont structurés de pinces. Les shorts, longueur bermuda ou plus courts, jouent sur les volumes, de façon parfois surprenante comme avec cette sur-jupe entièrement lacérée de franges qui ondulent au rythme des pas.

Pour une silhouette encore plus élancée et un peu rock, Giorgio Armani fait également enfiler à ses mannequins un caleçon long en coton noir, telle une seconde peau, qui s'accompagne d'une petite veste blanche et d'une casquette vissée sur la tête.

Chez les Français Marithé+François Girbaud, le vêtement est sens dessus-dessous, le devant d'une veste devient son dos, les sangles sont partout, des laçages traversent les hanches d'un jeans, tandis que coutures et surpiqûres improvisent une valse folle.

«C'est en effet une histoire de fous, je suis parti de la camisole de force, des liens et des attaches, les déconstruire pour mieux les rattacher», explique à l'AFP le designer François Girbaud, en sanglant un blouson dans le dos d'un mannequin.

«L'homme est complètement annihilé par la société; avant on attachait les fous, aujourd'hui on les drogue de médicaments, et nous sommes nous aussi dans cet état, c'est comme si on avait besoin d'être attachés, on va vers la catastrophe», a-t-il estimé.

Point de schizophrénie chez les Canadiens Dean et Dan Caten mais plutôt une escapade bucolique d'une poignée de boy-scouts qui ont planté leurs tentes dans la forêt.

Treillis en camouflage vert ou bleu, bob enfoncé sur les yeux, chemisette à carreaux, coupe-vent et gros sac à dos: les stylistes jumeaux proposent la panoplie du parfait campeur, pensant même aux sparadraps pour petits bobos qu'ils parsèment sur les coudes et les genoux.

Et ce n'est pas parce qu'on fait du camping que l'on ne doit pas être sexy: preuve en est cet éphèbe en petit maillot de bain moulant, qui parade en grosses bottes en caoutchouc et grandes chaussettes à côtes.

Après quatre jours de défilés à Milan, la mode masculine se transfère à Paris à partir de jeudi pour cinq jours de collections.