La chapelière de renom Anita Pineault s'est éteinte le 20 janvier dernier, à l'âge de 92 ans. À la tête d'une manufacture portant son nom, la Montréalaise a connu un succès international entre les années 50 et 80.

«Ses plus gros clients étaient à New York et à Paris. Elle était très reconnue», raconte Thérèse Végiard, modiste, secouée d'apprendre la mort de son ancienne patronne.

Contremaîtresse dans la manufacture Anita Pineault dans les années 60, elle s'était liée d'amitié avec la chapelière. «C'était une femme qui donnait beaucoup, mais qui exigeait beaucoup. Elle était très stricte au sujet de la qualité de notre travail. Nous travaillions dans une manufacture, mais nous ne faisions pas de cochonneries!» raconte Mme Végiard.

Anita Pineault a fait ses débuts pendant la Deuxième Guerre mondiale. Après le départ de son mari, appelé au front en Europe, elle trouve un emploi chez Nadel Hat, un fabricant de chapeaux montréalais. Rapidement, ses talents artistiques sont reconnus et on lui demande de devenir dessinatrice.

Son succès est tel qu'elle lance sa propre manufacture dans les années 50. Elle conçoit des chapeaux féminins aux lignes sobres. Le grand patron de Nadel Hat, Teddy Nadel, s'associe même à elle, raconte Pierre Pineault, le fils unique de Mme Pineault.

«J'ai conservé un bérêt des années 50, tout surpiqué de fil marine. Quand je le regarde, je me demande comment ils ont pu faire ça dans une manufacture», s'étonne la modiste Lucie Grégoire.

Au cours de sa carrière, Anita Pineault a aussi dessiné des chapeaux à la pièce pour plusieurs designers. Elle a aussi lancé une ligne de foulards.

Anita Pineault a vécu à Montréal toute sa vie active. Après avoir vendu sa manufacture à des intérêts européens, elle est déménagée chez son fils à Kingston, en Ontario. Elle s'est intéressée de près à la mode jusqu'à la fin de sa vie, effectuant de nombreux voyages vers Montréal pour assister à des défilés.