Par une belle soirée ou pour un lunch ensoleillé, prendre une bouchée au restaurant est toujours une fête en été. Nos critiques ont mis à l'essai des adresses de sorties estivales, pour manger sur place ou pour apporter au parc.

Pour cette dernière critique de notre série estivale, l'idée de visiter le Perché s'est vite imposée.

En effet, avec sa terrasse chauffée aux accents vert et blanc qui semble sortie tout droit d'un quartier boho-chic de la Californie, son toit rétractable et sa vue exceptionnelle sur la place Jacques-Cartier, l'hôtel de ville et le Vieux-Port, c'est l'endroit tout indiqué pour boire l'été jusqu'à la dernière goutte (et même une fois l'automne entamé).

Et ce sont les atouts les plus considérables de cet endroit lové au quatrième étage de l'hôtel William Gray, mais par lequel on accède par la mignonne rue Saint-Amable (repérez l'oiseau!): son look et sa vue.

Musique lounge discrète qui s'intensifie en soirée, grandes plantes vertes au feuillage effilé, lumières suspendues en forme d'ananas, divans aux imprimés tropicaux: l'endroit est agréable, joli, bien pensé et, avec la vue qui nous accueille, on a immédiatement envie de s'y attabler. Même par un lundi soir orageux, comme c'était le cas lorsque nous l'avons visité.

Carte postale de Montréal

Assis à la table, nous en profitons pour capturer la vue qui s'offre à nous, avec la grande roue illuminée en arrière-plan, alors que la pluie faiblit et qu'une lueur rosée de fin de journée flotte dans les airs. Une vraie carte postale de Montréal, que les nombreux touristes se mêlant aux jeunes noceurs découvrent avec ravissement.

Prendre un cocktail sur la terrasse du Perché est la façon idéale de profiter du lieu. La sélection est intéressante et festive, et notre Montréal Sunset, une variation autour du spritz, est tout ce qu'il doit être. Le Stormy Weather - de circonstance! -, avec son rhum épicé, sa lime et sa bière de gingembre, était aussi bien équilibré. L'endroit propose également quelques mocktails et une sélection correcte - mais pas très originale - de bulles et de vins.

À la recherche de contenu

À la lecture, le menu, tout en fraîcheur, semble appétissant, surtout par temps chaud et humide. Mais dans l'assiette, nous n'avons malheureusement pas été convaincue par notre expérience.

En nous laissant inspirer par les différentes sections de la carte - froid, cru, pokés, sandwichs... -, nous commandons quatre plats avec l'intention de les partager.

Or, la portion de guacamole à 12 $ - présentée comme un plat «à partager», justement - est presque famélique. Le pot de chips de tortillas -  par ailleurs bien fines et croustillantes -  qui l'accompagne était encore aux trois quarts plein quand, hélas, nous avons fini de racler le fond du bol de guacamole. Dommage, car la purée d'avocat, très crémeuse, était plutôt réussie et bien assaisonnée.

Le ceviche de crevettes, annoncé avec leche de tigre, nous faisait de l'oeil. Mais, à la première bouchée, le goût très intense et reconnaissable de sauce cocktail nous surprend. Comme il y a un cocktail de crevettes au menu, nous croyons à une erreur. La serveuse nous assure que ce n'est pas le cas, tout en nous offrant de choisir un autre plat si celui-ci ne nous plaît pas.

Nous déclinons son offre, mais nous rendons rapidement les armes, dépitée par le goût très intense des tomates, des oignons crus et, quoi qu'on en dise, d'une sauce cocktail très tomatée dans lesquels baignent les crevettes. Rien à voir avec le crémeux et le goût citronné et piquant du leche de tigre traditionnel péruvien.

Au Perché, il prend plutôt la forme d'un maki de riz rempli d'une julienne de légumes croquants - jicama mariné, carottes, betteraves - et d'une mayonnaise au miso sans grande personnalité. Le type de plat qu'on retrouve au menu d'une chaîne de restaurants à sushis, quelques touches exotiques en plus.

Le poké de tofu fumé, sans être détestable, n'est pas particulièrement équilibré. Plusieurs saveurs intenses s'y entrechoquent sans se marier: le fumé du tofu, le riz trop généreusement assaisonné de sauce soya et de vinaigre de riz, les morceaux grossièrement déchiquetés du kale, trop coriace, car il n'a pas été massé au préalable. En matière de poké, on a déjà goûté mieux.

En dessert, la verrine de Ley Lime Pie tire davantage son épingle du jeu, avec ses onctueuses crèmes à la lime et Chantilly, alliées à un crumble de biscuit et un mignon macaron à la lime. Mais reste que ce soir-là, c'est le Vieux-Montréal qui a volé la vedette.

Photo André Pichette, La Presse

Musique lounge discrète qui s'intensifie en soirée, grandes plantes vertes au feuillage effilé, lumières suspendues en forme d'ananas, divans aux imprimés tropicaux: l'endroit est agréable, joli et bien pensé.

Perché. 153, rue Saint-Amable (4e étage de l'hôtel William Gray). 514 379-2010. https://perchemtl.com/

Notre verdict

Prix: Les prix du Vieux-Montréal, légèrement plus élevés que la moyenne, on s'y attend. Mais la minuscule portion de guacamole à 12 $? C'est vraiment exagéré.

À boire: Des boissons légères, fraîches, exotiques. On y va pour les cocktails.

Service: Poli, mais expéditif et un peu machinal.

Décor et ambiance: Inspiration californienne, tons de vert et de blanc, espace plus lounge avec divans et tables basses. On peut y prendre un verre sans manger. Clientèle jeune et touristique. Réservations possibles seulement le midi et pour le brunch du week-end.

On aime: La vue, le décor, les cocktails.

On aime moins: Un menu avec des plats invitants, mais qui manquent de substance et de subtilité. Imprécisions aussi dans la description des plats.

On y retourne? Pour un verre entre amis, oui.

Photo André Pichette, La Presse

Prendre un cocktail sur la terrasse du Perché est la façon idéale de profiter de l'eau.