Bon, d'accord, nous n'avons pas fait tous les restos japonais de la Rive-Sud: mais après avoir essayé une seule fois, presque par hasard, les sushis de Hamachi, à Boucherville, la quête était terminée. Plus besoin de chercher ailleurs : les sushis de Hamachi sont absolument divins.

La raison du calibre si élevé de Hamachi: Luu Danh. Ce maître du sushi est né à Saigon, dans une famille cantonaise, a grandi au Québec, habité au Japon et aux États-Unis. Il s'est initié à l'art du sushi quand il étudiait en photographie au collège Dawson. Il a poursuivi ses études en beaux-arts par la suite, mais le sushi l'a rattrapé et il en a fait une carrière, perfectionnant ses techniques un peu partout depuis 27 ans.

Les hasards de la vie l'ont mené jusqu'à un petit centre commercial de Boucherville, où il est voisin d'un Mondou, qui vend tout ce qu'il faut pour les animaux, d'un centre minceur et d'une station-service, si bien que vous pourrez faire plusieurs courses en un seul arrêt.



Ses clients diront plutôt que c'est un miracle qui l'a mené jusque-là.

Il faut savoir que si Luu Danh n'est pas japonais d'origine, il l'est dans sa philosophie de travail. Hyper rigoureux: personne d'autre que sa soeur ne peut faire le riz chez Hamachi, ou lui-même si elle n'est pas là. Tout est préparé sur place, les légumes ont parfois droit à des marinades originales qui font la différence. Comme ce tofu qui a un goût fumé dans le sushi végé. Luu est toujours à la recherche de nouveaux ingrédients, et c'est pourquoi plusieurs spécialités ne sont pas dans le petit menu de papier de resto.

Alors il ne faut pas hésiter à commander des sushis selon l'humeur du chef. Il y a là de formidables trouvailles à faire. Comme ce kazunoko, fait d'oeufs de hareng qui sont marinés. Très, très différent des petites billes orangées. Le goût est beaucoup plus subtil. Parmi les spécialités secrètes se trouve aussi l'ankimo, fait de foie de lotte, que le chef Luu compare au foie gras.

Les sashimis de Hamachi sont tendres, le poisson fond dans la bouche. Certaines créations surprennent, comme la feuille de sisho frite que l'on sert avec un tartare de thon, bien épicé. Le nigiri d'anguille grillée est délicieux, avec sa laque sucrée.

Dernière chose: sachez que Hamachi est essentiellement un comptoir pour emporter, bien qu'on ait installé quelques tables pour manger sur place. Mieux vaut sans doute filer à la maison, vos trésors en mains, et vous ouvrir une bonne bouteille pour accompagner le repas. Cela dit, l'endroit est super sympa et le service, très agréable.

Sushi Hamachi

690, rue De Montbrun, Boucherville, 450 906-3838

sushihamachi.ca

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE