Ça fait du bien, ces petites tables authentiques. Même quand elles sont imparfaites, que le décor enfantin nous rappelle la garderie d'une salle de quilles et que le menu est un peu étriqué et difficile à déchiffrer avec tous ces dessins et ces illustrations. On dirait presque un manga japonais.

En fait, on est ici chez les Thaïs. Plutôt une Thaï, la chef. Et elle prépare des petits plats un peu comme on le ferait à la maison (si la maison était sur pilotis, sous les cocotiers et à deux pas d'une rizière, vous me suivez?).

 

De toute évidence, MakMak - ça signifie «bien manger» - n'est pas le restaurant d'un grand cuisinier. Pour cela vous irez chez Martin Picard. Mais les petits troquets ont un avantage sur les grandes tables par les temps qui courent. Ils sont bien souvent plus sincères et ne se prennent pas la tête parce qu'ils sont idolâtrés.

Ici, vous mangerez simplement, honnêtement. C'est une cuisine faite rapidement, à la minute, et qui ne goûtera pas toujours la même chose d'une fois à l'autre.

Quel est le menu de ce troquet miniature, bricolé un peu n'importe comment? Des soupes tomyam, des rouleaux frits, des padthaïs comme on en mangerait directement dans la rue, des currys vert, jaune ou rouge (très pimenté) à la protéine de votre choix, boeuf, porc ou poulet, et quelques autres plats qui ne seraient pas exotiques sur une plage de la mer de Chine. Bref, c'est pas mal, même si c'est cliché, un tout petit peu bâclé sur les bords (curry trop liquide, salades insuffisamment pimentées) et que c'est servi dans des assiettes en mélamine rose à pois vert. Esthètes ultrasensibles, abstenez-vous! Les aventuriers, eux vont adorer.

 

MakMak

4219, rue Notre-Dame Ouest

514-778-7770

On y retourne? Pourquoi pas!

(+) La sincérité, la légitimité de la cuisine.

(-) Le bric-à-brac du décor, du service et parfois de certains plats.