Les banlieusards sont maintenant officiellement chanceux.

Ils ont, sur le boulevard Taschereau à Brossard, un restaurant vietnamien tenu par les mêmes propriétaires que le Dao Vien, chemin de la Côte-des-Neiges, tout près de l'Université de Montréal et de l'Hôpital général juif.Malheureusement, de l'autre côté du pont Champlain, on ne prépare pas les banh cuon, ces rouleaux cuits à la vapeur et farcis de viande qui sont la particularité de l'établissement de Montréal. Mais tout le reste est aussi bon, y compris les soupes, les rouleaux, les viandes sautées et compagnie, avec cette touche d'originalité qui distingue ce restaurant des autres lieux où l'on va pour prendre une soupe phô classique.

Et à Brossard comme à Montréal, Sao Sao est un restaurant de type «apportez votre vin», une catégorie qui n'a pas toujours droit aux meilleures adresses. Là, c'en est une.

Sao Sao est un restaurant familial. La maman est aux cuisines pendant que sa fille est au service et à la caisse. Difficile d'être plus sympathique. Installé dans le nouveau mini-centre commercial rattaché au tout aussi nouveau supermarché Kim Phat du boulevard Taschereau - il y a donc des places de stationnement juste en face -, le lieu est spacieux mais minimaliste.

Tables, chaises, quelques appliques modernes sur les murs. C'est tout. Mais il s'en dégage une fraîcheur moderne qui fait vaguement penser au style Sushi Shop. Peut-être est-ce à cause des grosses cuillères à soupe asiatique vert lime, très contemporaines. Ou du coucher de soleil qui, au moment de notre passage, réussissait à franchir les autoroutes et les immenses commerces en béton, pour éclairer les lieux de sa flatteuse lumière jaune et rose.

Que faut-il commander chez Sao Sao ?

D'abord, des rouleaux, qui ont été frits ou qui sont servis froids dans de la pâte de riz translucide, farcis parfois de crevettes, parfois de saucisse chinoise et d'arachides grillées. Surtout du côté de ces derniers, dits rouleaux «printaniers», les mélanges sont frais et plus contrastés que dans bien des restaurants grâce aux ingrédients plus variés, et il y a toujours de la menthe et du basilic asiatique prêt à éclater en bouche. Le tout se complète par une sauce aux arachides costaude, celle des rouleaux au porc à l'ail enrobés de laitue comprenant notamment de la sauce hoisin.

En plat principal, la très simple soupe phô au poulet grillé est un classique dans le genre, avec son poulet légèrement sucré, ses nouilles au riz et son bouillon dont on est heureux de savoir qu'il ne contient aucun glutamate monosodique.

En fait, aucun plat n'en contient.

Le boeuf sauté à la citronnelle brille par sa simplicité fine et savoureuse. La soupe aux «grosses nouilles» au jarret de porc est moins intéressante, notamment parce que les nouilles résistent peu sous la dent. L'abondance de cartilage s'avère en outre un peu déconcertante.

À essayer aussi, sans hésiter, la soupe aux fruits de mer, les salades de papaye et les boissons, parfois à base de jus, gelées ou haricots rouges, aux couleurs spectaculaires.

Sao Sao

7209, boulevard Taschereau

Brossard

450-443-2388

www.restosaosao.com

Prix : Rouleaux et salades entre 3,95 $ et 4,50 $. Soupes environ 6 $ et 7 $. Plats : le plus cher est à 11,75 $, la majorité tournant autour de 8 $.

Carte des vins : Il n'y en a pas. C'est un restaurant où on apporte son vin.

Décor : Minimaliste mais très frais et spacieux. Petites touches modernes vitaminées.

Service : Un peu lent, mais accueil très sympathique.

On y retourne ? Oui, sans hésiter, en famille.