Je ne peux pas dire que l'envie de manger de la cuisine perse ou plus précisément iranienne m'assaille régulièrement, mais la semaine dernière, après m'être plongée dans l'actualité brûlante de ce coin du monde, le besoin de mordre dans un kebab s'est imposé. Et dans le temps de le dire, toute la famille était en route pour Teheran.

Teheran, boulevard De Maisonneuve Ouest. Teheran, en face du métro Vendôme.

Premier constat en arrivant dans cette institution de la communauté perse à Montréal: quelques années après notre dernier passage, les choses ont changé: la musique pop iranienne joue à plein régime - la même que sur les vidéos montées par de jeunes Iraniens que l'on peut voir sur YouTube ou Twitter -, on y sert maintenant de l'alcool et on peut aussi dorénavant payer avec carte de crédit ou bancaire.

Aussi (malheureusement), il n'y a plus, systématiquement, de sumac (épice acidulée) sur toutes les tables. Et les prix, en outre, ont un peu augmenté. Maintenant, il faut compter une vingtaine de dollars pour un repas incluant soupe (hyper copieuse), plat immense de viande et de riz et tasse de chai (thé épicé à la cardamome). On n'est plus dans l'hyper pas cher. Mais vu la quantité de nourriture servie, les ratios demeurent intéressants.

Au menu: des kebabs. Du poulet, du boeuf mariné, du boeuf haché mariné.

Le plus grand succès familial: le sultani, une assiette combinant filet de boeuf et boeuf haché mariné, cuit en brochette, avec une immense quantité de riz blanc saupoudré de safran et une tomate grillée. La viande du filet mariné - on soupçonne le jus de grenade, la menthe, le curcuma...- est particulièrement tendre, fondante et savoureuse. Le poulet, de son côté, est orange de curcuma et de paprika et mariné dans le yaourt, il se laisse couper à la fourchette.

Le plus grand succès auprès des parents, toutefois, est dû côté de la soupe Aash-e-reshteh, un mélange spectaculaire de lentilles, de nouilles, de bouillon de boeuf et d'herbes (incluant beaucoup de menthe), servi avec une louchée de yaourt, du caviar et des miettes de pain grillé dans le beurre. Toutes les textures se retrouvent dans cette combinaison costaude acidulée par le yaourt et charpentée par les miettes croustillantes. C'est très bon et très intéressant. Et franchement, c'est presque suffisant comme repas en soi. Et je ne me rappelle pas une soupe aussi bonne dans le Teheran ancienne version.

Au dessert, les baklavas sont coulants de sirop et bâtis sur ce genre de feuilleté qui craque sous la dent sans mollesse et sans résistance. Les grands amateurs de sucre seront heureux de clore ainsi un vrai mini-voyage au Moyen-Orient.

Teheran

5065, boulevard De Maisonneuve Ouest

514 488-0400

> Prix: une vingtaine de dollars par personne pour un repas composé d'une soupe ou d'une salade et d'un copieux plat de viande, riz et légumes. Baklava: 2,50$ Bière: 5$.

> Carte de vin: On y sert maintenant du vin - carte très basique - et de la bière Heineken.

> Genre: restaurant familial iranien où l'on va en groupe pour repas sans chichi dépaysant.

>On y retourne? Oui, si on a envie de sortir des sentiers battus. Pour le plaisir réconfortant de la spectaculaire soupe Aash-e-reshteh.