Là où il y avait jadis le restaurant Area, rue Amherst, dans le «village», il y a maintenant Duel, un restaurant concept ouvert il y a un an par les chefs Laurent Godbout et David Biron.

Inspiré de l'émission Iron Chef du Food Network, ce restaurant met en scène un vrai duel, une compétition amicale entre deux chefs allumés qui doivent composer sur un thème un plat meilleur que celui de l'autre.

Lorsque nous y étions, la tomate était au centre de la bataille, tout comme les haricots. Mais le duel peut aussi être provoqué par une technique ou un style. Ainsi, les deux toques peuvent tenter de faire le meilleur plat farci ou étagé.

Pour les soirées habituelles, le menu est fixé pour un trimestre selon certains thèmes écrits sur papier et fichés au mur avec des couteaux et des fourchettes. Les chefs proposent donc aux convives de choisir pour leur repas la version qui les inspire le plus de tel ou tel thème.

Mais le premier mardi du mois, le restaurant organise aussi des soirées duel où les deux chefs, qui cuisinent sur place et même sous les yeux des clients, doivent cherchent à conquérir sur-le-champ les faveurs du public en travaillant de la façon la plus originale et la plus savoureuse possible.

Les convives doivent alors voter à main levée et décider ainsi, au fil des plats, qui a gagné la bataille. Lors de ces soirées, le menu est donc fixe et il faut suivre le déroulement des gourmandes hostilités selon les plats pensés à l'avance par les chefs participants (contrairement au Iron Chef où le spectacle nous laisse entendre que les chefs ne sont pas au courant du thème qui leur sera imposé).

Pour les gens qui aiment bien les soirées ludiques, le concept est sympathique, voire carrément amusant. Pour ceux qui préfèrent un tête-à-tête discret, peut-être est-ce mieux d'attendre une autre soirée que celle où les chefs s'affrontent en direct...

Car l'idée de cette confrontation est surtout intéressante parce que les deux chefs ont beaucoup de points communs dans la modernité des techniques notamment, mais ils sont aussi bien typés et bien différents dans leur style respectif.

David Biron, un ancien de Soto et du Yuzu à Québec notamment, est très porté sur les saveurs et les techniques asiatiques, tandis que Laurent Godbout - le propriétaire de l'Épicier, de Version Laurent Godbout et prochainement de La Fabrique, un bistro qu'il doit ouvrir dans quelques semaines rue Saint-Denis - a simplifié sa cuisine depuis quelque temps et penche plutôt pour une approche française contemporaine. Ainsi, sur le thème «étagé», Biron préparera un étagé de saumon au tofu et au shiso (une herbe asiatique) en tempura tandis que Godbout choisira d'étager maquereau aux aromates et saumon fumé bio. (L'étagé en tempura, parfaitement croustillant et équilibré gagnera d'ailleurs le duel contre un maquereau un peu lourdaud malgré tout.)

La soirée où nous y sommes allés, le combat s'est terminé avec un léger avantage pour M. Godbout dont la cuisine va plus droit au but qu'avant et profite fort agréablement d'une excellente maîtrise technique.

La cuisine de M. Biron est plus compliquée et gagnerait peut-être parfois à être légèrement élaguée même si l'originalité des confrontations de saveurs surprend et ravit souvent. Bons points, par exemple, pour cette soupe froide de tomates jaunes, avec rouleau de printemps à la langoustine et poivrons rouges grillés marinés au soja avec huile de homard, qui a gagné le concours de popularité contre l'interprétation de la tomate par M. Godbout.

Le plat de Biron était frais et piquant et préparé avec minutie et savait bien tirer partie de l'acidité de la tomate et du piquant de notes finales de jalapeño.

Ces joyeuses chicanes se déroulent dans un magnifique décor moderne, noir et vert acidulé, rempli d'éléments sur mesure et signé Champigny et Raymond. Les amateurs de toilettes design aimeront notamment le lavabo-douche électronique. Et jolie idée que de décorer la table de la partie David - la salle est divisée en une section David et une section Laurent - avec des produits naturels encaissés dans des bulles de plastique.

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Duel

1429, rue Amherst

Montréal

514-528-1429


Prix: 100$ par personne pour le menu sept services (14 petits plats) des soirées Duel. Sinon, le soir, il faut compter une bonne vingtaine de dollars pour le plat principal et une quinzaine pour l'entrée. Le restaurant est aussi ouvert deux midis par semaine (jeudi et vendredi). Comptez alors une centaine de dollars pour deux avec un verre de vin.

Vin: lors des soirées Duel, le restaurant propose une dégustation au verre qui suit les thèmes. Sinon, vin au verre pour une dizaine de dollars. Joli choix de crus pas banals mais pas trop chers et pas tous autrichiens ou argentins.

Genre: pour une soirée ludique et amusante, en groupe ou à deux, lors des événements Duel. Sinon, petit resto vitaminé, chic et urbain.

Décor: moderne et vitaminé, avec des néons vert lime qui contraste avec du noir. Éléments intéressants dans les toilettes (lavabo-douche), notamment et sur la grande table centrale (bulles-vitrines pour des aliments qui deviennent décoratifs).

On y retourne? Avec plaisir, surtout si le chef invité (ce n'est pas toujours le mélange Godbout-Biron) est inspirant.

 

 

Duel

1429, rue Amherst Montréal 514-528-1429

Prix: 100$ par personne pour le menu sept services (14 petits plats) des soirées Duel. Sinon, le soir, il faut compter une bonne vingtaine de dollars pour le plat principal et une quinzaine pour l'entrée. Le restaurant est aussi ouvert deux midis par semaine (jeudi et vendredi). Comptez alors une centaine de dollars pour deux avec un verre de vin.

Vin: lors des soirées Duel, le restaurant propose une dégustation au verre qui suit les thèmes. Sinon, vin au verre pour une dizaine de dollars. Joli choix de crus pas banals mais pas trop chers et pas tous autrichiens ou argentins.

Genre: pour une soirée ludique et amusante, en groupe ou à deux, lors des événements Duel. Sinon, petit resto vitaminé, chic et urbain.

Décor: moderne et vitaminé, avec des néons vert lime qui contraste avec du noir. Éléments intéressants dans les toilettes (lavabo-douche), notamment et sur la grande table centrale (bulles-vitrines pour des aliments qui deviennent décoratifs).

On y retourne? Avec plaisir, surtout si le chef invité (ce n'est pas toujours le mélange Godbout-Biron) est inspirant.