Une équipe de chercheurs américains a annoncé la découverte d'une nouvelle palette de profils gustatifs du chocolat provenant de cacaotiers péruviens, ce qui pourrait ouvrir de nouvelles voies aux chocolatiers.

Le département de l'agriculture des États-Unis (USDA) a annoncé que l'une de ses équipes était en train d'étudier les 342 spécimens de cacaotiers recueillis lors d'une expédition dans le bassin amazonien du Pérou. Les chercheurs ont pu identifier de nouveaux arômes à partir d'échantillons d'espèces comme le Pure Nacional, un cacaotier aussi rare qu'ancien qui pousse à des altitudes élevées.

Cette découverte offre une nouvelle raison aux chocolatiers d'employer le vocabulaire des vins pour faire la promotion de leurs produits en les associant à des terroirs, d'après les chercheurs.

En effet, comme pour le vin, le sol et le climat jouent un rôle primordial dans le profil gustatif d'un chocolat, selon les experts. Le cacao qui pousse près de plantations de bananiers, par exemple, est doté d'arômes différents de ceux d'un cacao qui a poussé sur le sol africain.

La frontière entre les cultures du vin et du chocolat s'est estompée ces dernières années. Les chocolatiers et les amateurs de cacao se sont mis à organiser des séances de dégustation au cours desquelles les goûteurs laissent fondre le chocolat sur leur langue pour en détecter les saveurs. Ils analysent son nez, son acidité, ses arômes fruités et rédigent même des notes de dégustation. Les maîtres chocolatiers ont créé des associations en fonction des types de chocolats concernés. Les garnitures aux fruits, par exemple, se marient à merveille avec les chocolats issus de cacaotiers qui ont poussé parmi les arbres fruitiers.

Les échantillons péruviens qui sont en train d'être étudiés proviennent d'expéditions menées en 2008 et 2009. Le climat du Pérou, recouvert à 60% de forêt tropicale, en fait un lieu idéal pour la production de cacao.

Ces nouveaux spécimens de cacaotiers pourraient bien causer une petite révolution chez les chocolatiers. Selon les chercheurs, les chocolats qui en seront issus viendront s'ajouter aux variétés rares d'Amérique du Sud, comme l'Arriba équatorien, aux arômes prononcés et complexes qui restent longtemps en bouche, ou le Porcelana vénézuélien, léger et fruité.

L'article est disponible dans son intégralité dans le numéro de septembre de la revue Agricultural Research

.