Vous avez du mal à restreindre votre consommation de chips? Une étude américaine publiée le 4 juillet explique ce phénomène. Les aliments gras encouragent le corps à produire des substances chimiques naturelles qui déclenchent un sentiment de bien-être comparable aux effets du cannabis, qui encouragent la suralimentation.

L'étude à paraître cette semaine dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) a montré que les substances chimiques produites par le corps appelées «endocannabinoïdes» produisent un sentiment proche de celui provoqué par la drogue, qui peut déclencher des envies irrépressibles d'aliments très gras comme les croustilles et les frites. Les chercheurs ont noté dans l'étude que les aliments sucrés ou protéinés ne provoquaient pas les mêmes effets.

«C'est la première démonstration que les signaux d'endocannabinoïdes dans le ventre jouent un rôle important de régulation de la consommation des graisses», selon le chercheur Daniele Piomelli, professeur de pharmacologie à l'Université de Californie, Irvine.

Les endocannabinoïdes ont été découverts il y a plusieurs années, lorsque des scientifiques qui travaillaient sur les effets du cannabis ont découvert que le corps pouvait créer ses propres cannabinoïdes, ces molécules du système nerveux qui réduisent la douleur et l'anxiété.

Le New York Times a récemment évoqué une manière plus saine que de s'empiffrer de croustille pour déclencher la production d'endocannabinoïdes: le sport. Une étude menée par le Georgia Institute of Technology, publiée en 2003, a montré que 50 minutes de jogging rapide sur un tapis de course, ou la même durée passée à pédaler sur un vélo, produisaient aussi un «sentiment éphémère de bien-être», l'ivresse du coureur.

Il ne reste plus qu'aux chercheurs à utiliser les travaux de Piomelli -- qui examine les effets des endocannabinoïdes sur le corps depuis des années -- pour concevoir un médicament qui pourrait bloquer la réception des signaux des endocannabinoïdes dans le ventre, afin de briser ce cercle vicieux qui déclenche des envies d'aliments gras.

Étude: https://today.uci.edu/news/2011/07/nr_fat_110704.php