La traditionnelle marmelade anglaise est en régression, face à l'invasion des produits importés tels que le beurre de peanut et le Nutella sur les tables britanniques du petit déjeuner, selon une étude publiée par le magazine spécialisé The Grocer.

«Tragique», s'exclame le quotidien Daily Telegraph mercredi. «La marmelade, lorsqu'elle est faite comme il se doit, à partir d'orange de Séville, est un des meilleurs produits britanniques» et «un des ingrédients du petit-déjeuner par excellence».

La vraie marmelade utilise les fameuses oranges de Séville, ou bigarades, prisées pour leurs qualités d'orange amère. Faite à partir d'agrumes, dont elle conserve des zestes, la marmelade ne peut être confondue avec la confiture, qui se porte d'ailleurs beaucoup mieux, selon l'étude publiée par The Grocer.

Les ventes de marmelade ont baissé de 2,8% sur les douze mois terminés en octobre 2010, soit 2,5 millions de pots en moins. Le miel, dont le prix augmente alors que les ruches sont affectées par la disparition des abeilles, est également en baisse (1,9%).

Mais le peanut butter, ou pâte de cacahuète, venu des Etats-Unis, gagne inexoralement les tables britanniques. Il s'en est vendu 7,5% de plus l'an dernier tandis que les pâtes à tartiner au chocolat de type Nutella faisaient en bond de 8%.

Peanut butter et pâtes au chocolat confondus vendent désormais près d'un tiers de plus en volume que la traditionnelle marmelade. Si Churchill, amateur bien connu de marmelade, n'est plus de ce monde pour la défendre, une agence de publicité a fait appel à l'ours Paddington, personnage des livres d'enfants aussi emblématique que les bus à impériale et les taxis londoniens, souvent représenté se promenant avec un pot de marmelade sous le bras.

L'espoir est de reconquérir le jeune public, alors que la moitié des acheteurs de marmelade ont plus de de 65 ans.