Originaire de Val-d'Or, Luc Alarie initie la Californie à la poutine. Cette spécialité est de plus en plus en demande depuis que les Jeux olympiques de Vancouver lui ont donné un rayonnement international, dit-il.

Dans le menu du restaurant Soleil, à Los Angeles, une photo montre une fourchette en train de soulever une bouchée de frites, de sauce brune et de fromage qui s'étire jusque dans l'assiette.

 

«Nous avons mis la photo pour montrer à nos clients comment manger une poutine, explique le propriétaire, Luc Alarie. Quand le plat arrivait, ils ne savaient tout simplement pas quoi en faire.»

Pionnier de la poutine en sol californien, M. Alarie s'anime lorsqu'il parle de son plus récent projet: proposer un menu de 10 poutines dans son restaurant de cuisine française de l'ouest de Los Angeles.

Il y a la poutine Mario - la recette traditionnelle. La Christine, avec une sauce au poivre. Ou la poutine «Céline», recouverte de «sauce à spaghetti».

«Des Québécois qui travaillaient avec Céline à Las Vegas nous ont dit qu'elle aimait la poutine à la sauce à la viande. On l'a mise au menu.»

Ouvert depuis 10 ans, le restaurant Soleil de Westwood est d'abord connu pour sa cuisine française. Mais M. Alarie a mis la poutine au menu dès les débuts du restaurant. Il en servait surtout à des Canadiens de passage ou à des expatriés nostalgiques.

La popularité grandissante du plat lui a donné l'idée de proposer 10 designer poutines, qu'il a lancées en grande pompe la semaine dernière, pour célébrer la Saint-Jean.

Il y a la poutine aux moules avec sauce au vin blanc, la poutine aux merguez et à la sauce harissa, et aussi la poutine au foie gras, inspirée de celle du restaurant Au Pied de cochon, à Montréal.

«Les gens sont curieux, ils sont prêts à essayer de nouveaux plats, dit-il. Depuis les Jeux olympiques de Vancouver, on a remarqué une hausse importante de la demande. Les gens ont vu des reportages sur la poutine. Beaucoup d'Asiatiques sont intéressés. Ils ne savent pas comment prononcer le mot, alors ils l'épellent.»

Le fromage en grains qu'il utilise provient d'une ferme du Wisconsin. Il est livré par UPS en moins de 24 heures. Ses frites sont plus fines et croustillantes que celles qu'on utilise souvent au Québec. «Je préfère les frites allumettes aux frites plus grasses.»

Le résultat? Disons que même les expatriés qui ne raffolent pas nécessairement de la poutine se sentent transportés au Québec en une bouchée.

M. Alarie croit être le seul restaurateur de Los Angeles à offrir une poutine authentique. «Je sais que des restaurants vendent de la poutine, mais ils utilisent du fromage mozzarella. Ça ne donne pas le même résultat.»

M. Alarie a grandi à Val-d'Or avant de déménager à Montréal pour faire ses études à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec. Arrivé à Los Angeles il y a 22 ans, il est tombé amoureux de la ville.

Après avoir longtemps travaillé comme serveur, il a ouvert son propre restaurant près de l'Université de la Californie à Los Angeles (UCLA).

La poutine et les bières Labatt, Molson et Unibroue, qu'il a toujours en stock, gardent bien vivants ses liens avec le Québec.

«Quand on cherche Los Angeles et poutine dans Google, c'est mon restaurant qui arrive en premier, dit-il fièrement. Beaucoup de jeunes nous trouvent de cette façon.»

Son prochain défi: créer une poutine inédite à parti des suggestions que lui feront ses clients. «Los Angeles est une ville créative. Je suis certain qu'on va arriver à trouver une recette qui va surprendre les gens.»