Aliment de base en Asie, en Amérique latine, dans les Caraïbes et le Pacifique, la patate douce est aujourd'hui dans nos cuisines.

Faute de ne l'avoir jamais trouvée à l'état sauvage, on ne connaît pas avec exactitude son origine, si ce n'est qu'elle était cultivée dans l'Amérique tropicale et la Polynésie. Mais lorsque Christophe Colomb l'introduisit en Espagne, elle fit rapidement le tour de l'Europe.La patate douce fit son apparition en France en 1750. Louis XV, qui en était très friand, la fit cultiver en serre chaude. Nostalgie de sa Martinique natale, Joséphine de Beauharnais, épouse du général Bonaparte, remit ce légume en vogue avant qu'il ne tombe en désuétude, détrôné par la pomme de terre (d'où, peut-être, son surnom familier de «patate»).

La patate douce est une plante qui appartient à la famille des convolvulacées (famille des liserons). C'est une cousine des ipomées décoratives aux superbes fleurs bleues. Mais, plus que ses fleurs, ce sont ses tubercules charnus qui ont intéressé l'homme. Ceux-ci, d'une longueur de 10 à 30cm, peuvent être de forme allongée (forme la plus fréquente) ou globuleuse. La couleur extérieure est blanche, jaune, orangée, rose ou rougeâtre.

On classe les centaines de variétés de patate douce existantes en deux groupes: un type très farineux, plus généralement utilisé comme légume, et un second à la chair plus aqueuse et plus sucrée.

Trois goûts principaux peuvent se rencontrer parmi ces variétés: goût sec et farineux, goût sucré et onctueux, goût de carotte sucrée. On la dit proche également des saveurs de châtaigne ou de fond d'artichaut.

Les feuilles et les tiges des patates douces sont aussi consommées et sont utilisées couramment comme des épinards dans les pays tropicaux.

D'apport calorique modéré, le profil nutritionnel de la patate douce est proche de celui de la pomme de terre: présence élevée de glucides (24,1g/100g), apport intéressant de potassium et de vitamine C (cuisson à la vapeur recommandée pour éviter les pertes). Mais elle présente une originalité: elle contient du B carotène, un puissant antioxydant, en quantité particulièrement élevée (7,9mg).

Les patates douces se garderont dans un endroit sec, frais et bien aéré. Dans certaines îles du Pacifique, on les conserve sous la cendre ou séchées. Dans ce cas, il convient de les peler, les tailler en rondelles, les cuire à l'eau, les égoutter, les étaler sur un linge et les laisser sécher... au soleil. Elles sont mises en bocaux pour être utilisées ultérieurement dans des ragoûts ou des soupes. A défaut de soleil, on peut utiliser un déshydrateur ou un four à très basse température.

Les patates douces se cuisinent facilement sous maintes formes (chips, purée, plats cuisinés, soupes...). Elles se travaillent à peu de choses près comme la pomme de terre et, pareil à ce tubercule, il convient d'adapter leur cuisson: les plus aqueuses (plus sucrées) peuvent être tout simplement cuites au four, entières, dans leur peau (45 à 50mn à 180 degrés-C). On peut également les cuire à la vapeur ou à l'étuvée. On préférera, pour les plus «sèches», une cuisson à l'eau bouillante (départ à l'eau froide), qui atténuera sa texture farineuse.

Version «gâteau», voici une spécialité réunionnaise dont il existe plusieurs versions plus ou moins riches (en beurre et en sucre notamment): incorporer dans une purée - réalisée avec 1kg de patates douces, 25g de beurre, 1dl de lait - 2 blancs d'oeuf battus en neige, 2 cuillères à soupe de fécule de pomme de terre, 1 sachet de sucre vanillé, une pincée de cacao (ou des épices comme cannelle ou muscade) et un trait de rhum. Verser ce mélange dans un moule à manquer beurré et cuire 30mn à four chaud.