C'est la dernière tendance aux États-Unis. Les habitués des fast-food s'entendent de plus en plus souvent demander, une fois commandé leur hamburger ou leur pizza: «et avec ça, un verre de vin?»

On n'en est pas tout à fait encore au «McMerlot», mais de plus en plus de lieux de restauration rapide ajoutent bière et vin à leur menu. Pour arrondir leurs ventes, mais aussi pour faire monter d'un cran le standing de leur établissement.En fait, il s'agit pour ces lieux où l'on se sert soi-même et on paye au comptoir d'attirer plus de clients qui, n'ayant plus guère d'argent, cherchent à manger pour moins cher, et se tournent donc vers la restauration rapide, mais ont du mal à renoncer aux petits plus -comme l'alcool- qui vont avec les restaurants classiques.

«Si vous êtes un restaurant fast-food plutôt haut de gamme et que vous voulez jouer sur cette image, le vin, c'est parfait», note David Henkes, vice-président de la firme de recherche marketing Technomic.

Jeff Harvey, PDG de Burgerville, chaîne de 39 restaurants dans le nord-ouest des États-Unis et institution vieille de près de 50 ans, a commencé à servir vin et bière dans l'un de ses établissements. Pour lui, c'était une suite logique, après l'étape qui l'a vu utiliser des produits locaux, pour proposer des plats «mensuels» basés sur des ingrédients de saison.

Face à l'arrivée de l'alcool, certains habitués ont été réticents au changement, mais «la plupart ont été très favorables». «Les clients ont été surpris, mais très contents de l'idée», raconte Jeff Harvey.

Du coup, le chiffre d'affaires grimpe dans l'établissement de Vancouver passé au vin... Même s'il affirme que ce n'était pas là l'objectif: «la manière dont je mesure le succès, c'est plutôt le dialogue qui se créee à chaque table.»

Même l'omniprésent Starbucks s'y met: la firme née à Seattle a annoncé en juillet que l'une de ses enseignes dans sa ville natale allait changer de nom: une fois devenue «15th Avenue Coffee and Tea», elle se mettra à servir vin et bière en même temps que thé et café.

Randy Garutti, partenaire dans la chaîne Shake Shack de New York, qui compte trois établissements, note que l'alcool a été dès le départ «une partie importante de ce que nous sommes (...) pas un de ces fast-foods où les chaises sont si inconfortables que vous partez».

Symbole de cette nouvelle convivialité assumée, le Shack a même sa propre bière et ses vins.

Passer à la vente d'alcool ne se fait pas tout seul. Il faut obtenir la licence pour en servir, ce qui n'est pas simple. Et du coup, tous les serveurs doivent avoir plus de 21 ans et savoir comment servir des boissons alcoolisées -ou en refuser...

Certains s'y sont mis depuis longtemps, comme les Taylor's Automatic Refresher, enseigne de trois établissements dans le nord de la Californie, qui existent depuis dix ans et où l'on peut déguster du vin haut de gamme de la Napa Valley avec son bon gros hamburger. Mais c'est parce ses créateurs savent vivre: ils sont viticulteurs.

Burgerville: http://www.burgerville.com

Shake Shack: http://www.shakeshacknyc.com/

Taylor's Automatic Refresher: http://www.taylorsrefresher.com