Au Québec, les edamames qu'on achète en cosse au resto - ou en sac à l'épicerie - ont souvent poussé en Asie. «La majorité des volumes consommés en Amérique du Nord sont encore importés, de Chine notamment», confirme Judith Lupien, directrice générale de la Fédération québécoise des producteurs de fruits et légumes de transformation (FQPFLT).

Elle souhaite que cela change. «Nous espérons que la production commerciale à plus large échelle puisse voir le jour au Québec, au plus tard vers 2019», indique Mme Lupien. À l'heure actuelle, l'Ontario compte un producteur de ces fèves de soya immatures (MacKellar Farms), comme le Québec (EdaNature). C'est peu.

«Il s'agit d'un légume qui offre beaucoup d'opportunités, avec une demande grandissante sur les marchés.» 

«Cependant, sa production a été à ce jour peu adaptée aux conditions nord-américaines, et tout particulièrement à des réalités climatiques comme celles du Québec [saison plus courte, moins de chaleur, sols souvent plus lourds]», explique Mme Lupien.  Des États américains comme l'Arkansas ont tenté de développer la culture d'edamames, «mais celle-ci n'a jamais vraiment pris un essor considérable», indique la diplômée en agroéconomie de l'Université Laval.

Une nouvelle lignée prometteuse

En 2015, la Fédération a décidé d'investir dans le développement de cette culture d'avenir. Résultat: des essais sont faits, afin de déterminer les variétés de soya vert qui s'épanouissent le mieux au Québec. Une lignée développée par Agriculture Canada semble prometteuse. «Nous testons cette variété et avons obtenu l'autorisation de la multiplier pour les essais», révèle Mme Lupien.

Des tests sont aussi faits pour connaître la densité de semis idéale, les besoins en fertilisation, etc. «Un des enjeux de ce projet est notamment d'identifier un indicateur de maturité», indique la directrice générale. L'edamame est capricieux: il faut vite le récolter quand ses fèves sont prêtes, sans quoi leur sucre se transforme en amidon, comme pour le pois vert. Les producteurs doivent acquérir un sens du timing à faire rougir (ou verdir?) Denise Filiatrault.

Ces projets sont réalisés en collaboration avec le Centre de recherche sur les grains (CEROM), le groupe Bonduelle et Cintech agroalimentaire.