L'appétit nous joue des tours quand il fait chaud. On a faim (un peu), mais on a la flemme. On voudrait des choses fraîches, légères, qui ne nous demandent pas de passer des heures dans la touffeur de la cuisine. C'est le temps idéal pour préparer des soupes froides.

Sortir des classiques

On connaît bien le gaspacho andalou. Peut-être un peu moins son pendant «blanc», aussi andalou, l'ajo blanco, une soupe froide à base d'amandes et de pain dont la recette remonte à la nuit des temps - avant, en tout cas, que les conquistadores rapportent la tomate du Nouveau Monde. Quant à la vichyssoise, à base de poireaux et de pomme de terre, elle s'est depuis si longtemps taillé une place dans les grands classiques qu'on n'y songe même plus.

Mais il y a moyen de sortir de l'ordinaire, comme le démontre Kimberly Lallouz, qui fait ça tous les jours.

Kimberly Lallouz, née de père marocain et de mère québécoise, a travaillé pendant six ans dans le domaine de la mode avant de bifurquer vers la cuisine. Et quel virage!

Déjà passionnée de gastronomie, elle a fait ses classes auprès des meilleurs chefs de Montréal, dont David McMillan (Joe Beef, Liverpool House), avant d'ouvrir Miss Prêt à manger (dont le nom dit assez bien la destination), il y a sept ans. L'année d'après, elle a investi le local voisin pour y ouvrir Monsieur resto-bar, dans une rue De Bleury alors dévastée où il n'y avait que des stationnements à ciel ouvert et des immeubles plus ou moins désaffectés.

Voilà qui n'allait pas arrêter cette dynamo, qui semble incapable de rester en place plus de 10 secondes d'affilée. L'hyperactivité de Kimberly Lallouz s'est traduite par une succession de projets qui, tous, semblent irrémédiablement voués au succès. Elle est maintenant chef du restaurant du Musée d'art contemporain de Montréal, en plus de mener tambour battant le Bird Bar et son «bar caché», le Henden, dans Griffintown, et de collaborer avec le spa Balnea. Elle fournit en outre des repas santé à des CPE fréquentés par quelque 300 enfants dans des quartiers défavorisés de Montréal.

«Je ne fais pas d'argent avec ça, dit-elle, mais j'y tiens vraiment.» 

À travers tout cela, elle réussit à s'entraîner quatre ou cinq fois par semaine et à parcourir le monde, la plupart du temps avec son frère, aussi passionné qu'elle de gastronomie.

Elle a même trouvé le temps de créer pour nous trois délicieuses soupes froides, originales, détonantes et, bien sûr, rafraîchissantes à souhait!

Photo Ninon Pednault, La Presse

Kimberly Lallouz  a travaillé pendant six ans dans le domaine de la mode avant de bifurquer vers la cuisine.