Stéphane Modat est à mille lieues des chefs-vedettes tatoués qui font les belles heures des émissions culinaires. Sur la couverture de son plus récent livre de recettes, il s'affiche avec son uniforme griffé du Château Frontenac, où il officie comme chef des restaurants. En se fiant uniquement à son titre et à l'établissement qui l'embauche, on pourrait à tort le croire sérieux en toutes choses.

Il a lui-même envisagé de se prendre au sérieux quand il a commencé à travailler à son nouveau livre de recettes. «J'ai eu envie de faire une crise d'ego, dit-il. Je voulais faire un livre de chef à la Phaidon, avec des recettes infaisables. Mais j'ai cligné des yeux et je me suis demandé - ça fait drôle parce que je vais parler de moi à la troisième personne: "C'est quoi, Stéphane Modat, à la fin de la journée?"»

Stéphane Modat aime la chasse, la pêche, le monde. Quand il reçoit chez lui, pas question de passer un temps interminable aux fourneaux.

«Je suis quelqu'un qui a un gros réseau social, mais je ne reçois pas mes amis en faisant des cinq services. Je fais des gros BBQ pour 100, 130 personnes.»

Chef de clan, père de quatre enfants, Stéphane Modat aime être entouré, mais ne cherche pas à tout prix à être connu. Il a bien fait des émissions de télévision et planche sur un autre projet télé avec des amis, mais on ne saurait le qualifier de chef-vedette.

«Je suis connu des gens qui veulent me connaître. J'ai fait beaucoup de télé, ce qui fait que normalement, ça donne une notoriété, mais ce n'est pas ça qui me motive. Je ne veux pas avoir des relations pour avoir des relations, être reconnu pour être reconnu. Je veux un vrai contact, qu'il y ait un vrai lien.»

Ce sont ces liens qui sont exposés dans son livre de recettes intitulé De ma cour au château. Sa cour est constituée d'amis, de collaborateurs, de fournisseurs, dont les visages apparaissent en mosaïque sur une page de son livre.

C'est sa blonde et ses enfants, qu'il montre pour la première fois. «Mes enfants font partie de ce cheminement-là, parce qu'ils acceptent le métier que je fais. Je suis un père de famille avant d'être un chef, et un chef avant d'être un père de famille.»

C'est un heureux mélange des deux qu'il présente dans le livre. Le «Québec-Montréal», qui se veut un hommage au Paris-Brest, se décline en plusieurs étapes et rebutera les novices, tandis que quelques pages avant, la recette des «biscuits fastoches de Jasmine» est tout en simplicité et créée par la femme de Stéphane Modat.

«J'ai fait des recettes que j'aime partager avec les gens, qui me touchent énormément, qui sont faciles à faire. C'est sûr qu'il y a quelques recettes qui sont du Château, mais je veux que les gens se reconnaissent dans le livre», souligne le chef.

Photo fournie par l’éditeur

De ma cour au château, de Stéphane Modat