Rapidité, facilité et simplicité. Voilà les trois ingrédients essentiels pour ceux qui souhaitent que l'atelier de bonbons qu'ils feront avec les tout-petits soit une réussite. Récit d'un atelier avec quatre apprenties.

Père de deux jeunes enfants, Rémy Couture, propriétaire de la pâtisserie Crémy, l'a bien compris.

Faire attendre Lina, Karina, Yasmine et Camélie, quatre jeunes filles de 5 ans qui se balançaient sur les tabourets de son commerce, n'était pas une option. Des rectangles taillés dans le papier parchemin ont donc été placés rapidement devant chacune d'elles, histoire de ne pas salir la table ou, à tout le moins, de limiter les dégâts. Car du chocolat, il y en aura partout, y compris sur les doigts et les jolis minois.

«Avez-vous déjà vu ça, du chocolat orange?», demande-t-il à ses élèves, qui le fixent, l'air surpris. Notre pâtissier a tôt fait de capter leur attention en remplissant lentement trois douilles de chocolat fondu: de l'orangé, du blanc et du brun foncé.

Des sucettes en forme de citrouille, de tête de squelette et de toile d'araignée seront alors confectionnées. Si leur première création se fait avec l'aide de leur «professeur», les filles n'auront aucun mal à réaliser les autres. «Le défi, c'est qu'elles ne touchent pas à leur friandise avant que ça fige», faire remarquer Rémy Couture. Et ce n'est pas l'envie qui manque. D'un geste rapide, c'est finalement le patron du Crémy lui-même qui sera le premier à lécher son doigt de chocolat, sous le regard réprobateur de Camélie. Il n'en fallait pas plus pour lancer le bal. Lina décide elle aussi de se sucrer le bec avec la douille, imitée par ses comparses.

La tire-éponge

Pendant que les sucettes au chocolat refroidissent sur une plaque au réfrigérateur, au grand dam des enfants, qui auraient bien aimé goûter sur-le-champ le fruit de leur labeur, notre chef pâtissier a de quoi les occuper... avec de la tire-éponge. Comme la préparation nécessite une cuisson à haute température qui ne va pas nécessairement de pair avec les tout-petits, mieux vaut la faire d'avance, souligne-t-il. Celle du commerce peut également faire l'affaire. Une fois les gros morceaux de tire au centre de la table, les enfants n'ont qu'à les tremper, à la moitié, dans le chocolat. Dans le cas qui nous concerne, l'orangé l'a emporté sur les autres couleurs. Une fois ce travail terminé, voilà que les sucettes réapparaissent, prêtes à être croquées. Ce à quoi nos cuistots s'adonnent sans retenue. Reste maintenant à cacher quelques-unes de ces créations sucrées si l'on souhaite qu'il en reste le soir de l'Halloween.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE