Le maire de Sao Paulo, la mégapole du Brésil, vient de promulguer une loi interdisant la production et la vente de foie gras, au grand dam des chefs cuisiniers qui lui avaient demandé d'y mettre son veto.

La loi publiée vendredi dans le Journal Officiel, dénonce le gavage des oies et la souffrance animale et stipule des amendes de jusqu'à 1700 euros (environ 2340 $) pour les restaurants et commerces qui ne la respecteraient pas. Ces derniers ont 45 jours pour s'adapter.

La promulgation de la loi a été saluée par les défenseurs des droits des animaux mais vivement critiquée par les chefs.

«Ce n'est pas un fait isolé. Il y a une tendance mondiale pour une posture plus juste avec les animaux», s'est félicité Ricardo Laurino, coordinateur national de groupes de la Société végétarienne brésilienne, cité par le journal O Globo samedi.

«C'est ridicule et hypocrite! Ce ne sont pas tous les éleveurs qui maltraitent les animaux», a déclaré à O Globo le chef Renato Carioni du restaurant Cosi qui pensait que le maire mettrait son véto, car il est un grand amateur de foie gras.

Le projet avait été voté le 16 mai par l'assemblée municipale.

Il y a un mois, l'association brésilienne des Professionnels de la Cuisine avait commencé à faire circuler une pétition demandant au maire de mettre son veto au projet.

La pétition (oesta.do/peticao-foie-gras), défendait «le FOIE GRAS en tant qu'instrument culturel de la gastronomie mondiale».

L'Association des professionnels de la Cuisine et de la Haute gastronomie soulignait sur son site internet que Sao Paulo est reconnue comme étant l'une des trois principales destinations gastronomiques du monde, en concentrant ce qu'il y a de meilleur dans la cuisine internationale.

La promulgation de la loi [contre le foie gras] sera un «mauvais service» rendu à l'excellence culinaire de Sao Paulo, principalement lorsqu'elle décline la cuisine française qui utilise depuis des siècles le foie gras dans la préparation de divers plats, consacrés mondialement, poursuivaient les chefs de Sao Paulo.

Selon eux également, préparer des lois sur les aliments est du ressort des autorités fédérales.