Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius a lancé mercredi dans le cadre du Conseil de la promotion du tourisme la proposition d'adopter «dans les semaines qui viennent» une circulaire pour faciliter la venue de stagiaires étrangers dans les cuisines françaises.

«Une première décision concrète sera mise en place dans les jours qui viennent: un parcours excellence culinaire, qui facilitera la venue en France de stagiaires ou de professionnels étrangers souhaitant se former auprès de grands chefs», a annoncé M. Fabius, lors de la présentation d'un pré-rapport sur la gastronomie et l'oenologie, dans le cadre du Conseil de la promotion du tourisme.

Ce Conseil de promotion du tourisme, chargé de proposer une stratégie pour le tourisme en France à l'horizon 2020, remettra son rapport au «premier trimestre de l'année prochaine», a rappelé Laurent Fabius.

«Les chefs nous ont expliqué qu'ils souhaitent avoir des stagiaires qui seront, une fois formés, les meilleurs ambassadeurs de la gastronomie française à travers le monde», car jusqu'ici, «c'est assez difficile de les faire venir», a-t-il souligné.

Le ministre des Affaires étrangères a précisé que «grâce à la gentillesse de Bernard Cazeneuve (ministre de l'Intérieur, ndlr), les démarches d'immigration seront facilitées dans ce cadre et dans les prochaines semaines».

Ce «parcours d'excellence culinaire» passera, selon les situations individuelles, par la délivrance d'un visa de long séjour valant titre de séjour «stagiaire» ou «salarié». Cette procédure serait ouverte à un nombre limité de restaurants en France et la durée du séjour dans l'Hexagone du cuisinier serait limitée à 12 mois.

«Le patrimoine de la France, c'est la cuisine, les vins. Le repas à la française est inscrit depuis 2010 au patrimoine de l'Unesco. C'est un patrimoine qu'il faut faire fructifier et mettre en valeur», a insisté M. Fabius, devant la presse au Quai d'Orsay.

Le ministre présidera tous les mois une réunion plénière consacrée à l'un des six chantiers retenus: la gastronomie et l'oenologie; les destinations et les marques; le numérique; l'hôtellerie, le tourisme d'affaire et de shopping; l'accueil, les médias, la communication et la formation, a précisé le ministère.

Chaque séance est précédée par une série d'auditions supervisées par un groupe de rapporteurs. Pour le premier chantier sur la gastronomie et l'oenologie, Alain Ducasse, Joël Robuchon et Guy Savoy ont été les rapporteurs.

Le Conseil de promotion du tourisme est aussi revenu sur le fait-maison, qui a fait l'objet d'un décret publié mi-juillet. Ses membres indiquent dans ce pré-rapport que les professionnels «se retrouvent mal dans la définition retenue» et proposent donc de «modifier la terminologie, dont l'ambiguïté est source de critiques», selon eux.

Ils indiquent qu'il «serait nécessaire d'être plus restrictif dans les critères retenus et de prendre davantage le temps d'écouter les associations qui défendent les intérêts de la profession».

La secrétaire d'État en charge du Commerce et de l'artisanat Carole Delga avait défendu en septembre dernier le label «fait maison» face aux critiques, en indiquant que le dispositif ferait l'objet d'une évaluation au printemps 2015. «Il y aura des organisations professionnelles réunies et on évaluera les manques ou les choses à modifier dans le décret», avait-elle dit.