La cuisine lyonnaise n'est pas riche que dans l'assiette, elle l'est aussi en vocabulaire. Extraits choisis.

Bouchon: le du surnom des bistros lyonnais viendrait de l'habitude qu'avaient autrefois les restaurateurs de déposer une botte de rameaux en guise d'enseigne devant leur restaurant. Bouchon serait un dérivé du mot «bousche» qui, en vieux français, désignait un faisceau de branchages.

Fatiguer: à Lyon, on ne brasse pas la salade: on la «fatigue» avec la vinaigrette. Après tout, elle se ramollit bien au contact du vinaigre!

Tablier de sapeur: gras double ou fraise de boeuf mariné dans le vin blanc, souvent servi pané et frit, accompagné d'une sauce gribiche et de pommes de terre.

Cervelle de canut: ne contient ni cervelle ni canut, le nom donné aux anciens employés des usines de tissage de Lyon. La cervelle de canut est plutôt le nom de la préparation à base de fromage blanc, de crème et de fines herbes qu'on leur servait dans les bistros.

Mâchon: petit-déjeuner servi aux aurores pour les ouvriers de Lyon, et pour le moins soutenant: andouillettes, tripes, cervelle de canut et pots de beaujolais. Rares sont les bouchons à l'offrir encore aujourd'hui.

Gros cul: c'est sans gêne ni pensées grivoises que l'on prend «un gros cul» dans un bouchon lyonnais, le nom donné aux bouteilles à fond épais, de 4 cm, utilisées pour servir le beaujolais au demi-litre. La «fillette» est son modèle plus petit, contenant un quart de litre de vin.

Cervelas lyonnais: saucisson à cuire, parfumé aux éclats de truffe ou de pistache, dont la chair est hachée plus finement que les autres saucissons. À l'origine, on y ajoutait de la cervelle, d'où son nom.