Les temps sont durs au Rapido du Plateau, et ce n'est pas l'ex-serveuse vedette du restaurant, Carmen Iaciancio, qui volera au secours de l'endroit chéri des fêtards montréalais.

«Je ne suis pas prête à mettre de l'argent là-dessus», a-t-elle lancé mardi, après avoir visité le restaurant, fermé subitement lundi soir. «Ils ont saisi tout l'équipement dans la cuisine, les ordinateurs aussi. Les toilettes sont brisées. Ce n'était pas comme ça quand je suis partie samedi.» 

Cette soirée-là, une équipe vidéo de La Presse a accompagné Carmen pour son dernier quart de travail, après 26 ans de service au célèbre casse-croûte, situé à l'angle de la rue Saint-Denis et de l'avenue du Mont-Royal. Des milliers de personnes ont visionné et partagé le reportage, preuve de l'aura qui entoure la serveuse, qui traite «comme ses propres enfants» ses clients, pour la plupart des fêtards qui avalent une poutine du Rapido au petit matin.

Le propriétaire du bâtiment où se trouve le Rapido, de même que le bureau d'avocats qui le représente, n'ont pas confirmé qu'une saisie avait eu lieu dans le restaurant. Une recherche dans les dossiers de cour fait par ailleurs état d'un litige entre le locataire et le locateur pour une somme de 55 600 $.

«C'est la première fois qu'un restaurant situé à ce coin de rue-là ferme ses portes», avance Carmen Iaciencio. «Mais ça ne m'affecte pas plus que ça. J'aimais ça. J'aimais les clients, mais ça ne me dérange pas tant que ça», ajoute-t-elle, comme pour signifier qu'elle a tourné la page sur le quart de siècle qu'elle a dédié au Rapido.