Sous la pression de militants opposés au gavage des canards, la foire Anuga, qui se tient tous les deux ans à Cologne et revendique le titre de première foire de l'alimentation mondiale, a décidé de mettre à l'écart le foie gras lors de son prochain salon, du 8 au 12 octobre.
Cette décision n'a pas manqué de provoquer une réaction immédiate du secrétaire d'État français au Commerce extérieur Pierre Lellouche pour qui «cette affaire est tout sauf anecdotique».
Le secrétaire d'État a demandé à rencontrer l'ambassadeur d'Allemagne à Paris, Reinhard Schäfers, qu'il a donc reçu mercredi à Bercy. «Je lui ai demandé que l'État allemand fasse preuve de la plus forte autorité vis-à-vis des organisateurs et fasse respecter le droit européen» de libre circulation et de non discrimination des marchandises, a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Agriculture français Bruno Le Maire a déjà écrit à son homologue allemande pour protester contre cette interdiction, menaçant de ne pas participer à l'ouverture du Salon.
«Il faut que nos producteurs figurent pleinement dans le catalogue de la foire», a estimé Pierre Lellouche, soulignant que l'industrie du foie gras en France représentait 35 000 emplois.
«Un boycott de nos produits aurait des répercussions mondiales», a-t-il prévenu.
Pierre Lellouche a promis que les «choses (allaient) évoluer», évoquant une réunion ce mercredi à Berlin sur le sujet avec l'ambassadeur français.