Le chef italien Mario Batali revient aux plaisirs simples de la table, et entend bien importer le Eataly de Turin, un marché spécialisé dans le «slow food» et les produits du terroir, à New York, avec six nouveaux restaurants.

Mario Batali, qui mise essentiellement sur les aliments complets de la péninsule italienne, s'est associé à Joe Bastianich pour mener à bien le projet. Selon le blog restaurant du New York Times, le Diner's Journal, il était temps. Oscar Farinetti, le créateur de l'Eataly Turin, avait expliqué au quotidien américain en 2007 que le projet devait se concrétiser au printemps 2007, et occuper 929 mètres carrés sur deux étages, dans l'immeuble Centria, à Manhattan.

Les New-Yorkais ont attendu, mais en vain. La promesse de Farinetti «de rendre les produits italiens de haute-qualité disponibles pour tout le monde, à des prix corrects et dans un environnement informel où les gens peuvent faire leurs courses, goûter les produits, et apprendre» devrait enfin aboutir, mais Bastianich n'a pas révélé où, se contentant d'annoncer que le marché devrait ouvrir ses portes d'ici la fin 2010, entre Union Square et Madison Square.

Le 23 février, Batali a expliqué au magazine Time qu'il s'était «passé tellement de choses depuis «l'ouverture du restaurant»; tout l'environnement a changé. Il y a le mouvement écolo, le développement durable, l'engouement pour les produits locaux provenant de petites fermes. Cela m'enthousiasme. Cela a créé toute une nouvelle palette à exploiter. Je suis intimement lié au destin de ces restaurants».

«Eataly comptera six restaurants distincts, consacrés entièrement à la viande, au poisson, aux pâtes et aux pizzas, aux légumes, aux panini, ainsi qu'une brasserie-pub gastronomique sur la terrasse du toit».

Batali décrit le menu du restau à viandes: «Il y aura des langues de veau poivrées, des pâtes aux deux viandes, avec du véritable jus de cuisson! Et puis deux faux-filets».

Comme de nombreux chef célèbres, Batali a dû quitter la cuisine pour le petit écran, les voyages aux événements gastronomiques internationaux, et l'écriture de livres. S'il est considéré comme un expert, il a tout de même le trac: «Il y a cinq façons pour que tout aille de travers, et je suis un peu nerveux, mais c'est excitant».

New York pourrait bien être la prochaine étape du mouvement slow food (qui est né en Italie), tel qu'il a été expliqué par Farinetti au New York Times en 2007: «La cuisine italienne est non seulement l'une des meilleures au monde, c'est également l'une des cuisines les plus exportables. Avec Eataly, mon intention était de créer un format universel qui marcherait aussi bien en Afghanistan qu'à Pékin, New York ou Milan. Jusqu'ici, il n'y a qu'une seule entreprise qui fasse cela: c'est Ikea et ses meubles sont identiques partout dans le monde. Avec la gastronomie italienne, cela devrait être encore plus facile. Je pense que ce que nous avons fait à Turin peut être répliqué n'importe où et que ça marcherait aussi bien».