C'est clairement l'invention la plus remarquée de l'année dans la catégorie techno-alimentaire: le Cocon d'Electrolux. Et il ne s'agit surtout pas d'un nouveau modèle d'aspirateur...

Le Cocon (Cocoon, dans sa version originale) permettra de faire pousser, littéralement, sa propre viande. Ce qui rend le gadget, qui n'est toujours commercialisé, si intéressant, c'est qu'il est présenté comme une solution au problème d'approvisionnement en viande et en poisson. «Le Cocon est la nourriture intelligente qui sauvera la planète», annonce Electrolux. Rien de moins.

 

Le laboratoire Electrolux organise chaque année un concours de design. Le Cocon du Suédois Rickard Hederstierna a raflé les grands honneurs en 2009.

L'appareil ressemble à un oeuf. On y dépose des petites pochettes préemballées, prêtes à grossir. Elles contiennent des cellules de muscles d'un animal, des nutriments et de l'oxygène. La chaleur fait le reste. La chose se transforme en une bonne portion de viande ou de poisson. C'est un peu le même principe que le maïs soufflé au micro-ondes, expliquent les gens d'Electrolux. En plus étrange.

Et farfelu? Pas tant que ça. Contrairement à tous ces bidules magnifiques qui ne sont que beaux, le Cocon propose effectivement une solution aux carnivores qui sont de plus en plus préoccupés par le coût écologique de l'élevage.

D'ailleurs, il n'y a pas que les designers scandinaves qui veuillent s'attaquer à la question: des scientifiques néerlandais ont aussi conçu pour la première fois, fin 2009, de la viande de porc en laboratoire. Cette viande «de culture» est effectivement faite à partir de cellules animales. Pour l'instant, sa texture molle n'est pas très ragoûtante. Les chercheurs n'étant pas autorisés à «manger» le résultat de leurs expériences(!), on ne sait toujours rien du goût de ce porc de laboratoire. Le professeur Mark Post, qui dirige la recherche, croit qu'il sera possible d'arriver à une viande comestible, bonne au goût et commercialisable, d'ici à cinq ans. Cela permettrait de réduire la production industrielle de la viande, qui pose problème tant au plan du bien-être des animaux que des émissions de gaz à effet de serre, maintiennent les chercheurs.

C'est aussi un argument utilisé par les promoteurs du Cocon. «En plus de réduire l'élevage intensif, le Cocon diminuerait le transport des aliments», indique la représentante canadienne d'Electrolux. La compagnie n'a toutefois pas encore annoncé d'année de commercialisation. Les plus sceptiques diront qu'on ne verra jamais ça de notre vivant. Nos grands-mères ne devaient pas penser qu'elles feraient un jour éclater le maïs en sac, déjà assaisonné, dans un petit four sur le plan de travail de la cuisine...

On se reparle du Cocon dans 10 ans?

TENDANCES

Les goûts de 2010

Si vous voulez être avant-gardiste en ce début d'année, utilisez la cardamome dans vos recettes. C'est une des saveurs de 2010, selon la firme de recherche Mintel, qui traque les tendances alimentaires, année après année.

Alors, qu'y aura-t-il au menu cette année? De l'exotisme, assurément. Les épices latino-américaines et l'hibiscus, cette fleur utilisée souvent en décoction et qui pourrait faire baisser la tension artérielle. On l'a aussi vue en jus, au dernier Salon international de l'alimentation de Montréal. Autre parfum à surveiller: l'eau de rose, utilisée dans les desserts moyen-orientaux depuis toujours. On conseille maintenant d'en mettre même dans les brownies! Pourquoi pas?

Dans la section réconfort, on estime que la patate douce sera de plus en plus cuisinée, justement parce qu'on sait mieux l'apprêter.

L'année dernière, au début de la crise économique, Mintel avait prédit un retour aux plats traditionnels qu'on peut quand même revisiter à la maison. Ce n'était tout de même pas très audacieux comme prédiction. On leur souhaite bonne chance avec l'hibiscus cette année...

CURIOSITÉ

Le plus grand fan de ketchup de tous les temps

L'heure était aux bilans, pour une fin d'année et une fin de décennie. Pour le ketchup Heinz, 2009 était aussi année de centenaire: 100 ans bien sonnés pour la grande bouteille rouge au Canada.

La division canadienne du géant de l'alimentation a donc organisé un concours pour dénicher son plus grand fan de ketchup. Quelque 20 000 personnes y ont participé, se considérant comme de sérieux prétendants au titre. Pourquoi? Parmi eux, 454 ont toujours une bouteille de ketchup avec eux - dans leur sac à main, dans leur voiture, au bureau - en cas de lunch improvisé. La grande gagnante a avoué qu'elle apporte toujours une bouteille de ketchup lorsqu'elle voyage en Europe!

La palme de la bizarrerie revient toutefois aux parents qui ont décidé de prénommer leurs enfants Heinz en l'honneur de leur condiment favori.

Pour joindre notre journaliste: sberube@lapresse.ca