Vous avez été nombreux à répondre à notre appel pour trouver le meilleur latté du Grand Montréal. Deux experts ont goûté les cafés des 10 adresses que vous avez le plus souvent citées. Découvrez leur choix.

Et le gagnant est...

Nous avons comptabilisé plus de 600 votes reçus en quelques jours pour trouver le meilleur latté du Grand Montréal. Pour désigner le gagnant, nous avons fait appel à deux experts, Chris Capell (propriétaire de l'Académie de café de Montréal) et Bianca Lavoie (auteure du blogue Café French Toast), qui ont dégusté les 10 cafés préférés des lecteurs. Ils se sont entendus sur un palmarès. Le voici.

1) Caffè in Gamba

5263, avenue du Parc, Montréal

Prix latté: 4,13 $*

Note: 4,8/5

Chris Capell et Bianca Lavoie ont été séduits par le goût naturellement sucré du café. Ils ont trouvé que la boisson n'était ni amère ni acide. Les juges ont aimé le ratio café-lait même si le café n'était pas surmonté de beaucoup de mousse. Aussi, les dessins dans le lait des trois cafés étaient dignes de mention. Il faut dire que le barista a remporté de nombreux concours en art latté.

«Quand j'étais propriétaire d'un café, c'est exactement comme ça que je voulais servir mes lattés.»

2) Cafellini

1412, rue Montarville, Saint-Bruno-de-Montarville 

Prix latté: 3,35 $

Note: 4,6/5

C'est l'adresse qui a été le plus souvent proposée par les lecteurs. Les deux juges ont trouvé que le café avait bon goût et qu'il n'était pas amer. Ils ont aimé le ratio café-lait et ont souligné la qualité de la mousse. Les bulles étaient extrêmement fines et la mousse se tenait encore après 10 minutes, ce qui n'est pas une tâche facile à exécuter. Chris et Bianca ont aussi remarqué le service à la clientèle attentionné. Même par un jeudi matin occupé, la barista est venue porter les cafés à leur table. Avec un sourire!

«J'ai vraiment aimé ce café et mon coeur a balancé pour la première position. Mais, il fallait faire un choix.» - Bianca Lavoie 

3) La Finca café & bureau

1067, rue de Bleury, Montréal

Prix latté: 3,91 $

Note: 4,4/5

Chris a décelé des notes de caramel dans son café. Par contre, il a remarqué que sa boisson était légèrement amère et acide, signe d'une sous-extraction du café. La mousse de lait était belle, mais un peu moins dense qu'à d'autres endroits. Les juges ont aussi constaté que c'est le seul établissement où les lattés étaient servis dans des tasses sans soucoupe ni cuillère.

«J'en boirais un chaque jour de ce café.» - Bianca Lavoie 

4) Pourquoi pas espresso bar

1447, rue Amherst, Montréal

Prix latté: 4,13 $ 

Note: 4,2/5

Cet établissement ne sert qu'un seul format de latté et il est particulièrement grand. Malgré tout, les experts ont trouvé que le goût du café était présent et n'était pas dilué par trop de lait. Bianca a noté de subtils arômes de chocolat tandis que Chris a distingué des notes de caramel. Ici aussi, Chris a montré du doigt une sous-extraction du café pour expliquer le goût acide qu'il a décelé dans sa boisson. Les juges auraient aimé un peu plus de mousse sur le dessus de leur café.

«Ici, c'est la meilleure option pour les personnes qui aiment les bols de café au lait.» - Chris Capell 

5) Café 8 oz

5851, rue Saint-Hubert, Montréal

Prix latté: 3,65 $

Note: 4/5

Bianca et Chris ont remarqué que leur latté contenait moins de lait qu'ailleurs et qu'il goûtait davantage le café. Or, la sensation prononcée d'astringence leur a déplu. La mousse de lait, elle, était bien exécutée. Les deux juges ont eu un coup de coeur pour les tasses, en forme de demi-globe, qu'ils n'avaient jamais vues dans un autre café. Elles sont servies dans une soucoupe, avec une cuillère, et leur couleur blanche met en valeur le café.

«J'ai toujours aimé le café du torréfacteur qu'on a bu, mais aujourd'hui, je l'ai trouvé trop pointu, trop astringent.» - Bianca Lavoie

6) Café Kréma

900, boulevard René-Lévesque Ouest, Montréal. (Le café est situé dans le Fairmont Le Reine Elizabeth.)

Prix latté: 3,65 $

Note: 4/5

Le latté du Kréma est l'un de ceux qui goûtent le plus le café, un aspect que les juges ont trouvé intéressant. C'est aussi l'une des torréfactions les plus foncées, ce qui donne un goût plus amer à la boisson. Même si c'est moins le genre de lattés que les deux juges aiment en temps normal, ils reconnaissent qu'il s'agit d'un bon café au lait. Autant Chris que Bianca ont été agréablement surpris par les tasses et soucoupes mauves, une couleur moins commune dans le milieu des cafés. Aussi, le service professionnel et digne d'un grand hôtel a été remarqué.

«C'est l'une des boissons avec la concentration de café la plus élevée. Mais ce n'est pas un défaut.» - Chris Capell

7) Café Larue & fils

244, rue De Castelnau E., Montréal

Prix latté: 3,04 $

Note: 3,9/5

Les juges ont trouvé que le ratio café-lait était bien balancé. Ils ont toutefois décelé de l'amertume dans leur boisson, ce qui ne les a pas surpris puisque le Larue & fils utilise un café de torréfaction foncée. La mousse de lait était légère et onctueuse. Bianca Lavoie a été décontenancée par les soucoupes qui n'étaient pas immaculées.

«C'est un croisement entre un café classique et un café progressiste. Les propriétaires portent une attention à la présentation, au format, à l'art latté, mais ils font le choix d'utiliser un café de torréfaction plus foncée.» - Chris Capell

8) Brûloir

318, rue Fleury O., Montréal 

Prix latté: 3,70 $ 

Note: 3,8/5

Parmi les lattés dégustés, c'était l'un de ceux au goût de café le plus prononcé. Les juges ont décelé un peu d'amertume qui s'explique par un café de torréfaction foncée. Bianca Lavoie a également relevé des notes sucrées. La mousse de lait, avec ses microbulles, était de belle qualité. Le dessin de tulipe était bien exécuté. De tous les endroits, c'est l'un de ceux où le café a été servi à la température la plus élevée, mais pas de quoi s'en brûler la bouche. Chris a remarqué que la barista ne connaissait pas le café qu'elle utilisait. Heureusement, une collègue est venue à sa rescousse.

«Je comprends que les gens viennent ici. C'est un café latté réconfortant.» - Bianca Lavoie 

9) Caffè Italia

6840, boulevard Saint-Laurent, Montréal 

Prix latté: 3 $

Note: 3,4/5

Il faut le dire d'entrée de jeu : les deux juges avaient des idées préconçues face à cette institution italienne. Ils craignaient qu'on ajoute du sucre à leur café pour couper l'amertume et que la boisson soit servie trop chaude. Eh bien, leurs préjugés ont été détruits. Le café, servi dans un verre, était à la bonne température et la mousse de lait était parfaitement soyeuse. Le café était l'un des plus amers, mais ce n'est pas étonnant pour un café italien. En fait, c'est sûrement ce que la clientèle recherche, croient Chris et Bianca.

«Je viendrais ici juste pour l'ambiance, pour m'asseoir au comptoir, pour regarder le monde et pour parler au barista.» - Bianca Lavoie 

10) Toi, moi & café

244, avenue Laurier O., Montréal

Prix latté: 3,43 $ 

Note: 3/5

Le restaurant a servi trois cafés au profil différent: le premier était correct, le deuxième avait un goût de café intense et le troisième ressemblait davantage à un lait chaud qu'à un latté. Chris a trouvé son café un peu amer tandis que Bianca a jugé le sien trop astringent. Elle y a même ajouté du sucre pour cacher le défaut. La mousse de lait était faite de fines bulles, mais elle ne comportait pas de dessin. Servi à 63 °C (145 °F), c'est l'un des cafés qui étaient les plus chauds.

«Ce n'est pas mon café préféré, mais il va être meilleur que dans bien des restaurants de déjeuner.» - Bianca Lavoie 

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* Dans tous les cas, nous avons commandé un petit latté, sauf dans les cafés qui proposent un seul format.

Un bon latté, c'est quoi?

Si on se fie aux courriels des lecteurs de La Presse+, il y a de nombreux endroits où boire un bon latté dans la région de Montréal.

Dans son message, Marie-Josée Normandeau affirme que le meilleur latté se trouve au Mikko, à Hudson, surtout quand la barista Elizabeth travaille derrière le comptoir. Nicolas Dupuis déclare pour sa part que le latté du Différance, rue Viger, est «imbattable». Philippe Lecoq, lui, lance un avertissement: le café du Vasco de Gama, rue Peel, peut causer une dépendance.

Pour démêler les centaines de votes et commentaires que nous avons reçus, nous avons sélectionné les 10 adresses les plus souvent nommées, parmi les 171 proposées. Soulignons au passage que plus de la moitié des cafés ont utilisé les réseaux sociaux pour faire mousser leur candidature.

De là, nous avons parcouru la ville - et la Rive-Sud - avec deux experts en café, Chris Capell et Bianca Lavoie, pour trouver LE meilleur latté de la grande région de Montréal.

Pour juger un café, Bianca commande habituellement un café filtre ou un cortado. Chris, lui, opte pour un café filtre ou un expresso. Mais comme Bianca a déjà bu des lattés plus souvent et que Chris a été propriétaire d'un café (feu le Couteau, rue Saint-Denis), ils savent reconnaître un bon café au lait.

Pour choisir un gagnant, nos deux juges ont évalué le ratio café-lait, le goût du café, la texture du lait, la température de la boisson, la présentation du latté et, aussi, le service à la clientèle.

«C'est sûr que je vais regarder le lait parce que c'est un élément important du latté, dit Bianca. Je vais chercher une belle mousse faite de microbulles, une mousse dense dans laquelle je pourrais presque croquer. Je ne veux pas que mon café soit soufflé de bulles.»

«La température du café, c'est aussi important, enchaîne la blogueuse. Certains endroits brûlent le lait. Et on s'entend, il n'y a rien de plus désagréable que de se brûler la langue à la première gorgée.»

Un contexte atypique

Chris et Bianca ont joué le jeu même si nous les avons soumis à un contexte particulier. En temps normal, les experts ne se fient jamais à une seule expérience pour juger un café. Le grand défi pour les baristas, disent-ils, c'est d'offrir un café constant, d'un client à l'autre, d'une journée à l'autre.

«Je visite un café 10 fois avant d'en parler sur mon blogue parce que je trouve qu'il y a trop de variables qui entrent en ligne de compte. Je peux tomber sur un barista qui est en lendemain de veille, sur une machine mal calibrée, sur une journée où le système de traitement des eaux est défectueux», explique Bianca.

Un autre détail qui n'est pas à négliger: Chris et Bianca ont tous les deux une préférence pour les établissements progressistes qui servent des cafés de torréfaction plus pâle. Ils visitent très rarement des cafés italiens. Leurs goûts peuvent sans doute avoir influencé notre palmarès définitif.

Mais évidemment, il s'agit d'un classement qui n'a rien de scientifique. Et à la fin de la dégustation, les deux goûteurs avaient un constat commun : les cafés suggérés par vous, lecteurs, ils étaient franchement tous bons!

Qui sont les juges? 

Chris Capell

Chris a délaissé une carrière comme producteur de jeux vidéo, de dessins animés et d'effets visuels pour devenir barista chez Myriade, l'un des premiers cafés de la troisième vague à Montréal. Il a ouvert le Couteau, rue Saint-Denis, en 2012 (racheté par Myriade en 2016). Il a également fondé l'Académie de café de Montréal, en 2016, un établissement qui propose des cours au grand public et aux professionnels du café.

Bianca Lavoie

Bianca travaille à temps plein comme designer graphique, mais elle trouve quand même le temps de tenir le blogue Café French Toast, un site qui recense les meilleurs cafés indépendants de Montréal, depuis 2012. Bianca visite les cafés incognito (en fait, elle passe de moins en moins inaperçue) jusqu'à 10 fois avant d'écrire sur eux. «Mon but, ce n'est pas de me mettre de l'avant, mais de mettre en valeur les artisans du café», dit-elle. Bianca et Chris font partie des fondateurs de l'East Coast Coffee Madness, un événement réunissant des amoureux du café.

Photo François Roy, La Presse

Pour choisir un gagnant, nos deux juges ont évalué le ratio café-lait, le goût du café, la texture du lait, la température de la boisson, la présentation du latté et, aussi, le service à la clientèle.

Les cafés sur le podium

Qui prépare les lattés dans les trois cafés qui se retrouvent sur notre podium? Voici la petite histoire de grands artisans.

Caffè In Gamba 

Le nom In Gamba est familier pour de nombreux buveurs de café. L'institution de l'avenue du Parc est parmi les premiers cafés de la troisième vague à avoir ouvert leurs portes à Montréal, en 2007.

L'établissement travaille avec six torréfacteurs - quatre canadiens et deux américains - et propose des grains pâles à moyennement foncés. Il reçoit du café fraîchement torréfié toutes les semaines.

«Pour l'expresso, on utilise un café de torréfaction pâle. Mais pour le latté, on opte pour un café plus foncé que celui de plusieurs établissements de la troisième vague», explique Dominic Drouin, propriétaire du Caffè In Gamba depuis février 2015.

Toutes les étapes de la production, de la culture des grains jusqu'à l'extraction, sont importantes, croit M. Drouin. Quand il embauche de nouveaux employés, il se fait un devoir de leur transmettre sa passion. L'un des baristas, Simon-Pierre Caron, a d'ailleurs terminé en deuxième place au Challenge art latté en 2016 et quatrième au même concours en 2015.

En plus d'être bon, le latté d'In Gamba a l'atout d'être beau.

Cafellini

Cafellini, c'est l'histoire de Johanne Houle et de Jordan Myall, une mère et son fils. En 2006, Jordan déniche un emploi d'été dans un petit café de Saint-Bruno, pendant ses études en design de mode. Il y devient un amoureux du café.

«Il est tombé là-dedans comme on tombe dans la potion magique», décrit sa mère.

Johanne et Jordan songeaient depuis longtemps à ouvrir un commerce ensemble. Le tandem, très uni, se lance donc en affaires, en novembre 2006, en rachetant l'établissement où le fils travaille.

Johanne assure la gestion du Cafellini tandis que Jordan est le spécialiste du café et s'occupe notamment de la formation des employés.

L'établissement utilise les cafés du torréfacteur québécois Barista. «Nos clients aiment beaucoup le café Julietta avec le lait. C'est un café qui est très balancé. Il n'est ni trop amer ni trop acide. On distingue même des notes sucrées dans les grains», dit Mme Houle.

Signe que les affaires vont bien pour la maman et son fils, Cafellini compte maintenant trois adresses. On a ouvert une succursale rue Beaubien, en 2016, et une autre sur le boulevard Saint-Laurent, en 2017.

La Finca café & bureau 

Geneviève Loignon, comptable, et Marie-Laurence Guindon, biologiste, n'étaient pas tout à fait prédestinées au monde des torréfactions et des infusions. Pourtant, leur intérêt pour le café a grandi au point de les pousser à voyager jusqu'au Salavador pour parfaire leurs connaissances. Puis, en 2016, elles ont fait le grand saut : elles se sont mises à la recherche d'un local pour ouvrir leur propre café.

Au départ, Geneviève et Marie-Laurence voulaient ouvrir un café dans un quartier résidentiel. Mais elles ont découvert un espace lumineux du quartier des affaires. À leur grande surprise, elles ont réalisé que plusieurs de leurs clients habitués vivent dans les rues avoisinantes.

Les deux amies font affaire avec le torréfacteur torontois De Mello Palheta. Avec cette entreprise, elles ont acheté une partie de la production d'une fermière du Costa Rica. «Des productrices agricoles en Amérique centrale, c'est très rare. C'est quelque chose qui est venu nous chercher», raconte Geneviève.

«Le café est légèrement torréfié. De cette manière, on va chercher un côté sucré et balancé en bouche.»

Le cappuccino est la spécialité du café La finca. Se retrouver parmi les trois meilleurs endroits où boire un latté dans le Grand Montréal, c'est donc tout un honneur, déclare Geneviève.

Photo François Roy, La Presse