Alain Ducasse a lancé mardi à Marseille «Des étoiles et des femmes», un programme d'insertion pour accompagner douze femmes vers un CAP cuisine en alternance avec une formation chez un chef cuisinier de la région.

Cinq ans après «15 femmes en avenir», lancé à Sarcelles (Val d'Oise), «Des étoiles et des femmes» est le deuxième projet parrainé par Alain Ducasse en faveur de femmes en difficulté d'insertion professionnelle, issues pour la plupart des quartiers en difficulté de la cité phocéenne.

«Il faut aller chercher les talents partout. Nous avons besoin de diversité pour avancer», a déclaré Alain Ducasse en présentant le projet lors d'une conférence de presse.

Le chef s'est par ailleurs réjoui des bons résultats des 15 candidates de la promotion 2015 de «Femmes en avenir» à Sarcelles «qui ont toutes eu leur CAP et signé des CDD».

«Au bout» de la formation, «des portes vont s'ouvrir, vous allez être autonomes et avoir un emploi», a-t-il indiqué en souhaitant «qu'au-delà de Marseille, cela fasse école».

Douze femmes sur une centaine ont été sélectionnées, âgées de 20 à 48 ans. Elles ont débuté lundi, avec le Greta, une formation d'un an en CAP cuisine au lycée hôtelier de Marseille en alternance avec un stage dans dix grands hôtels ou établissements gastronomiques de Marseille et deux autres dans la région.

«Nous avons sélectionné les plus motivées», a expliqué Floriane Rieu, une des responsables de l'association La table de Cana qui a coordonné le projet financé par l'État et plusieurs fondations privées.

«Notre premier critère est d'avoir des gens motivés et passionnés», a précisé Lionel Levy, chef étoilé de l'Alcyone, le restaurant gastronomique de l'hôtel Intercontinental sur les hauteurs du Vieux port. «On se doit de donner une opportunité à des gens qui n'ont pas eu la chance de faire des études hôtelières classiques», a-t-il dit.

Durant un an, il accueillera dans son équipe Patricia Sarek, une Polonaise installée dans la cité phocéenne depuis 15 ans, devenue aide à domicile et actuellement au chômage.

«Je saisis cette chance pour apprendre un métier et que ma passion pour la cuisine devienne utile», a-t-elle confié.

Le préfet délégué pour l'égalité des chances, Yves Rousset, a promis pour sa part «de faire la promotion de ce beau projet», et souhaité qu'il «se développe ailleurs».