La notaire Suzanne Hotte en connaît un rayon sur les querelles familiales. Au fil de sa pratique, elle a développé une expertise au sujet des successions. Si, la plupart du temps, le partage des biens d'un défunt se déroule bien, il arrive que la mort ravive de vieilles rancunes.

Des familles en viennent à se diviser à la lecture d'un testament. «La succession est l'élément déclencheur. J'appelle ça le cannage: pendant des années, on ravale, on ravale, et quand la personne qui jouait le rôle du modérateur n'est plus là, c'est plus difficile», explique-t-elle.Comment éviter qu'un héritage se transforme en cauchemar familial?

Bien que chaque cas soit unique, voici quelques conseils généraux prodigués par Me Hotte:

- Dans une famille recomposée mieux vaut léguer la maison au nouvel amoureux, et de l'argent aux enfants. «Il arrive des situations où le nouveau conjoint se retrouve avec 50%, et les enfants avec l'autre 50%. Et s'ils sont mineurs, c'est l'ex qui les représente...» explique la notaire.

- Diminuer le nombre d'héritiers et augmenter les legs particuliers (un meuble, une voiture, un immeuble). Moins il y a de personnes concernées par le partage des biens, moins il y a de risque de querelles.

- Choisir un liquidateur pacifique et respecté des autres membres de la famille.

- Désigner plusieurs enfants comme liquidateurs, afin d'éviter qu'un seul ait un droit de veto sur les autres.

«Généralement, il y a plus de doutes que de conflits autour des successions, explique Me Hotte. Quand on dissipe les doutes avec un document clair, c'est plus facile.»