Si ses clients sont plus ou moins organisés, Julie Giguère, elle, l'est au quart de tour. C'est pour son sens de l'organisation que des travailleurs autonomes paient celle qui est autant une planificatrice financière et une assistante personnelle qu'une sorte d'«agenda humain».

Issus du milieu artistique, ses clients sont des réalisateurs, des animateurs, des musiciens ou encore des producteurs. «Des gens qui travaillent à leur compte, qui voyagent beaucoup, qui ont des contrats de trois ou quatre mois, résume-t-elle. Pour eux, je suis comme une associée qui ne prend pas de profits.»

 

Mme Giguère gère le compte de banque de certains clients, mais aussi leur horaire. Elle paie leurs factures, s'assure que le chèque de tel contrat est reçu, conseille l'achat de leur prochaine voiture, rend visite à leur comptable, comme elle peut faire une soumission pour une nouvelle plomberie.

«J'ai des clients qui payaient 150$ de frais de retard par mois pour des factures non payées, indique-t-elle. Il y a des gens qui ont une femme de ménage car ils ne veulent pas s'occuper du nettoyage. C'est la même chose.»

Les travailleurs autonomes ne sont pas comme des salariés. Ils n'ont pas de patron et se supervisent eux-mêmes. Tous les trois mois, ils doivent par exemple extraire les sommes de TPS et de TVQ de leurs revenus. «Il y en a qui veulent faire autre chose de leur temps que de la paperasse», signale Julie Giguère.

La femme de 36 ans - dont le nom est fictif - est comme une mère pour ses clients. «C'est moi qui leur dis que la fête de leur blonde approche», blague-t-elle.