En cette période de l'année où un bon nombre de familles se prépare à l'Halloween, Gabriel, cinq ans, s'amuse beaucoup à comparer les différentes décorations chez ses voisins. Fantômes, squelettes, sorcières et cimetières... le voisinage devient un peu comme une maison hantée à ciel ouvert!

Mais voilà que, depuis deux nuits, Gabriel s'est mis à faire des cauchemars. Il rêve que lorsqu'il revient à pied de l'école, des monstres et des zombies sortent des faux cimetières et lui courent après! Il s'éveille en criant et en pleurant. Ses parents viennent alors le rassurer, et tout va mieux. Il sait faire la différence entre un rêve et la réalité. Mais les premières secondes qui suivent un cauchemar, il a encore un peu peur. Ça ne l'empêche pas, le lendemain matin, d'avoir hâte de courir les rues, pour la plus grande collecte de bonbons de l'année!

Les cauchemars sont des rêves terrifiants qui surviennent durant le sommeil paradoxal, c'est-à-dire dans la seconde moitié de la nuit. Habituellement, les thèmes de ces «mauvais rêves» impliquent de tomber, de se faire attaquer ou même de mourir.

Après un cauchemar, l'enfant s'éveille et il est orienté (il sait qui il est, où il est et il reconnaît ses parents). Même s'il a peur et qu'il pleure, il peut être rassuré par la présence de ses parents et leurs paroles réconfortantes.

Parfois, le simple fait de raconter son cauchemar et d'avoir un parent qui l'écoute avec une oreille attentive avant de le rassurer lui permettra de retrouver rapidement le sommeil.

Puisque au moins 50 % des enfants âgés entre trois et six ans font des cauchemars, il est important de savoir comment réagir lorsqu'un enfant vit ce genre de situation. Bien des parents seront tentés de laisser leur enfant les rejoindre dans le lit conjugal parce qu'ils le croient trop anxieux, ou simplement pour raccourcir la durée de leur intervention et ainsi éviter le manque de sommeil. Mais adopter cette habitude peut faussement confirmer à l'enfant qu'il a absolument besoin de ses parents et que dormir seul est dangereux. Mieux vaut prendre le temps d'écouter son enfant raconter son cauchemar et le rassurer, c'est un investissement à long terme qui sauvera l'intimité de votre couple!

Des parents font face à un autre phénomène du sommeil chez les enfants, plus rare (environ 6 % des enfants), mais parfois encore plus déroutant que les cauchemars : les terreurs nocturnes.

Épisodes angoissants

Il s'agit d'épisodes durant lesquels l'enfant crie ou hurle en ayant l'air éveillé. Il peut avoir les yeux ouverts et il semble avoir peur. Ce qui est impressionnant et angoissant pour les parents, c'est que l'enfant ne les reconnaît pas et qu'il peut même se débattre lorsqu'ils tentent de le rassurer. Les terreurs nocturnes surviennent durant le sommeil lent, donc dans la première partie de la nuit (avant minuit) et ne durent pas plus de 15 ou 20 minutes.

Ensuite, l'enfant se rendort et ne se souvient jamais de ces épisodes. La meilleure intervention dans ce cas est de simplement superviser l'enfant durant la terreur pour s'assurer qu'il ne se fasse pas mal.

En effet, au moment d'un épisode, certains enfants peuvent se lever du lit et se mettre à courir. Le parent pourra donc veiller à sa sécurité. Il vaut mieux ne pas tenter d'éveiller l'enfant et simplement le remettre au lit lorsque la terreur est terminée.

Le lendemain, bien des parents, impressionnés par l'épisode, seraient tentés d'en parler à l'enfant pour voir s'il s'en souvient et s'il va bien. Mieux vaut ne pas en parler du tout, car le fait de voir ses parents anxieux de son comportement nocturne pourrait amener l'enfant à s'inquiéter de ce qui se passe durant la nuit, et ainsi provoquer d'autres problèmes de sommeil (par exemple, des difficultés à s'endormir).

En espérant que ces renseignements seront utiles à de nombreux parents, je vous souhaite à tous une joyeuse Halloween... sans terreur ni cauchemar!