En Europe, 11% des grands-parents gardent leurs petits-enfants tous les jours, mais la fréquence de garde varie beaucoup selon les pays et leurs traditions ou politiques familiales, révèle une étude publiée vendredi.

Cette étude, menée à partir des données des enquêtes Share (Enquête européenne sur la santé, le vieillissement et la retraite) et Elsa (Enquête anglaise longitudinale sur le vieillissement) sur la grand-parentalité en Europe, concerne douze pays de l'Union européenne.

Publiée par l'Université Paris-Dauphine, responsable du volet français, elle révèle que «dans l'ensemble, les grands-parents des pays européens étudiés s'occupent beaucoup de leurs petits-enfants». Pour autant, «il y a des variations frappantes dans l'intensité et la fréquence des soins fournis».

En règle générale, en France, au Danemark, en Suède et aux Pays-Bas, entre 50% et 60% des grands-parents gardent leurs petits-enfants, contre 40% des grands-parents des pays du Sud. Mais dans ces pays, ils les gardent de façon plus régulière et intensive, 20% des grands-parents italiens ou grecs gardant leurs petits-enfants tous les jours, contre 2% des grands-parents aux Pays-Bas.

En moyenne, 11% des grands-parents des pays étudiés offrent une garde quotidienne ou presque.

Dans les pays tels que la Suède ou le Danemark, et dans une moindre mesure, la France, les grands-parents jouent un rôle beaucoup plus limité dans la garde d'enfant intensive, mais sont toujours impliqués dans la garde occasionnelle de leurs petits-enfants, souligne l'étude. Cette situation s'explique par le fait que les structures de garde d'enfants y sont largement disponibles et les aides «généreuses».

Dans ces pays, les mères sont beaucoup plus susceptibles de travailler et les grands-parents agissent comme une «armée de réserve».

Dans de nombreux cas, les grands-parents apportent leur soutien aux parents qui travaillent, par exemple pendant les vacances scolaires et lorsque les enfants sont malades, complétant un service de garde formel, poursuit l'étude.

A l'inverse, dans les pays où les structures de garde sont limitées et les prestations familiales peu généreuses, comme au Portugal, en Espagne, en Italie et en Roumanie, les grands-parents offrent des niveaux intensifs de garde d'enfants.

En outre, dans ces pays, les mères qui travaillent font des semaines de plus de 40 heures, et comme il y a peu de gardes d'enfant au prix abordable, elles comptent davantage sur les grands-parents, poursuit l'étude.