La naissance d'un enfant est un très beau moment, mais il est aussi très intense. La nouvelle mère s'inquiète de la moindre petite chose, elle pense parfois ne pas être à la hauteur, elle manque de sommeil. Tout ne se passe pas comme elle avait imaginé.

La populaire animatrice française de télévision Alessandra Sublet a écrit T'as le blues, baby ? (éditions Flammarion). Elle raconte de manière directe et touchante sa dépression postnatale. Elle a vécu la naissance de sa fille Charlie comme un véritable « tsunami » et s'est sentie démunie. Elle ne se reconnaissait plus. 

« C'est un tel changement, j'étais effondrée. Que ce soit au point de vue physique ou psychologique, j'avais l'impression d'être toujours débordée, j'étais paralysée et je me sentais nulle. Avec le recul, le baby blues, c'est un énorme pas à faire pour apprendre à être mère », explique l'animatrice de 37 ans. Elle ajoute qu'il est salvateur d'en parler ouvertement et qu'il n'y a aucune honte à avoir. « Il y a une sorte de tabou sur la dépression post-partum. On peut avoir quelques difficultés, mais ça ne veut pas dire qu'on sera une mère mal aimante », poursuit-elle.

À la suite de la parution de son livre, elle a reçu une multitude de témoignages de femmes qui ont vécu la même chose. « Elles étaient contentes de me lire, car elles n'osaient pas en parler. Elles avaient peur qu'on leur reproche de gâcher ce qui est censé être le plus beau moment de leur vie. » 

Pendant sa dépression postnatale, Alessandra devenait agressive et pleurait pour la moindre petite contrariété du quotidien. Jamais elle ne pensait que la tâche serait si ardue. Et comment avaient fait ses amies ? Et surtout comment se fait-il que ses copines ne l'aient pas prévenue qu'elle allait souffrir à ce point ? 

« Vous aurez beau dire à un enfant de ne pas toucher la plaque chaude parce qu'il va se brûler, tant qu'il ne l'aura pas expérimenté, il ne sera pas convaincu. C'est pareil pour nous, du moins, pour moi ! Tant qu'on n'a pas d'enfant et qu'on ne le vit pas intensément, on ne peut pas se préparer, ce n'est pas vrai. Mes copines m'avaient prévenue, mais je ne savais pas vraiment de quoi elle me parlait et, surtout, je ne pouvais absolument pas prévoir que ça puisse être aussi violent parfois... »

Un conseil : lâcher prise. « La perfection n'existe pas et c'est très bien comme ça ! Il faut trouver son équilibre », conclut Alessandra Sublet. 

EXTRAIT DU LIVRE T'AS LE BLUES, BABY ?

J'ai soixante ans et je sais que le moment est imminent. Celui où ma fille, aujourd'hui grande, va entrer dans ma chambre. Elle va ouvrir la porte et elle va me dire : « Maman, je suis enceinte ! » Ce jour-là, il faudra surtout que je ne fasse pas comme ma mère, ma grand-mère et toutes ces femmes avant moi : lui raconter que ce qu'elle va vivre, ce ne sera que du bonheur. »