Un chat et une souris, ça peut faire une sacrée paire. Pour le pire Tom et Jerry étaient ennemis ou pour le meilleur: Toupie et Binou. Dans l'univers de Toupie et Binou, créé par Dominique Jolin, règne l'imagination. Après la télé, le tandem passe à la scène...

1. De la magie

Toupie, souris naïve et pleine de fantaisie, et Binou, chat miniature perspicace et plein de compassion, sont nés dans la tête de l'auteure et dessinatrice Dominique Jolin. Ils vivent seuls dans une maison entourée d'un jardin. Sans adulte. Sans rien pour réfréner l'imagination de Toupie, qui n'est pas grande, mais grandiose!

Le charme extraordinaire de cet univers tient à un détail capital, formidable: Toupie prend tous ses délires pour des réalités. Une distributrice à bonbons devient facilement un monstre aux dents de fer croqueur de Binou, une tempête dans un verre d'eau peut devenir un voyage épique en haute mer et rien n'interdit aux deux amis de jouer au «petit Toupie rouge» et au «grand méchant Binou» !

Distillant des leçons de vie à dose homéopathique on l'en remercie , Dominique Jolin écrit des livres qu'on lit à nos enfants sans se faire prier et qui réinventent le monde en y ajoutant un ingrédient qui nous manque trop souvent au quotidien: le jeu.

Une nouvelle série s'adresse d'ailleurs aux tout petits et pose un regard tendre sur une autre amitié indéfectible, celle de Binou et de son doudou, M. Mou.

2. Le petit écran comme boîte à rêves

Passer à la télé a décuplé la fantaisie de Toupie... et son rayonnement. La série produite par Spectra Animation a été vue dans 176 pays, presque autant qu'en compte l'Organisation des Nations unies. La magie du dessin animé permet de mettre en oeuvre ce que les livres suggéraient: le passage instantané dans l'imagination de la souris. Il suffit par exemple qu'il ouvre les pages d'un livre dont il manque la dernière page pour se retrouver à dos de mouton à la recherche d'une fin qui saura plaire à son cher petit Binou. L'ingrédient secret de la série télé? L'inimitable Marc Labrèche, qui prête à Toupie une voix excessivement nasillarde d'un comique extrême.

3. Le défi de la scène

La scène est une boîte à illusion d'autant plus forte que c'est de plein gré qu'on accepte de croire aux aventures jouées sous nos yeux. Or, faire vivre Toupie et Binou sur les planches représente un immense défi: rendre crédible le passage de la réalité aux mondes fantasmés.

Toupie et Binou chantent sur la lune a d'abord été créé en anglais par Koba Entertainment, une compagnie de Winnipeg qui a aussi transporté sur scène l'univers de plusieurs autres favoris des petits: l'adorable Benjamin, le parfois détestable Caillou et les sympathiques Mélodilous. Son approche rappelle celle de Disney: les personnages prennent l'allure de grosses mascottes et s'exécutent au son d'une bande préenregistrée.

L'aventure qui sera jouée au Théâtre St-Denis vendredi et samedi a été coécrite par la chorégraphe Patti Caplette et le directeur musical Norman Foote. Pour ses débuts sur scène, Toupie veut dénicher la chanson parfaite, mais aussi trouver le meilleur endroit pour la chanter.

En route vers la rampe de lancement idéale, ils croiseront une foule de bêtes pas ordinaires comme des félins bleus, un poisson-chanteur de charme et des moutons «rock'n'roll». Seul regret: ce n'est pas Marc Labrèche qui prête sa voix au spectacle... Son remplaçant possède toutefois un timbre qui lui ressemble, surtout là où ça compte, c'est-à-dire dans les hautes sphères de l'exagération!

Toupie et Binou chantent sur la lune, vendredi et samedi au Théâtre St-Denis, puis en tournée au Québec jusqu'au 6 mars.