Les enfants qui subissent des châtiments corporels ont tendance à être plus agressifs envers leurs parents, leurs frères et soeurs, leurs amis et, plus tard, leur conjoint.

C'est la conclusion à laquelle en arrivent deux chercheurs canadiens à la suite d'une analyse exhaustive des études portant sur ce sujet menées au cours des 20 dernières années.

Les conclusions du docteur Joan Durrant, du département de médecine familiale des sciences sociales de l'Université du Manitoba, et de Ron Ensom, de l'hôpital pour enfants Eastern Ontario, sont publiées lundi dans le Journal de l'Association médicale canadienne.

Les deux chercheurs notent qu'une étude menée auprès de 500 familles a démontré que lorsque les parents ont été formés afin de réduire le recours à la punition physique, les comportements difficiles chez les enfants ont également diminué.

Parallèlement, d'autres études ont indiqué que la punition physique n'était pas plus efficace que les méthodes de discipline positive pour obtenir une amélioration du comportement.

À plus long terme, de nombreuses recherches indiquent que la punition physique est associée à une variété de problèmes de santé mentale, comme la dépression, l'anxiété et l'abus de drogues et d'alcool.

Certaines études plus récentes indiquent par ailleurs que la punition physique est aussi liée à un développement cognitif plus lent et une baisse du rendement académique. De plus, des recherches en imagerie cérébrale suggèrent que le châtiment corporel pourrait être à l'origine d'une réduction de la matière grise du cerveau dans des régions associées à la performance lors de tests de quotient intellectuel.

Les chercheurs soulignent que les membres de la profession médicale peuvent jouer un rôle important en conseillant les parents sur les approches disciplinaires constructives, fondées sur des preuves scientifiques, afin de favoriser le développement sain des enfants.